Épisode 3 : SAINT ANDREWS, LE
JUBILEE COURSE …
Nous voici aujourd’hui dans les terres du milieu, du milieu du séjour. Ce
matin c’est le Jubilee que nous allons découvrir mais avant c’est practice.
Troisième jour de golf sans un seau de balles à vider, cela commençait à me manquer.
Sur le plan de Saint Andrews, dans l’article précédent, il y
a une aire assez grande en bas à gauche, il faut remonter le chemin qui longe
le New course et le Old Course, on coupe le Old au niveau du trou n°4, prière
de mettre les patins, et hop on y est !
L’intérieur du Clubhouse du practice qui est le centre
d’entrainement est « so british », le distributeur de balles est au
chaud à l’intérieur et il est garni de moquette pour atténuer le bruit…
Dehors, un seul tapis mais sur toute la longueur reproduit
bien les réactions du fairway, on peut même y planter les tees.
Avec Sébastien de Caen, Paul, Sébastien le reporter et
Dominique, on se retrouve là bas pour une petite heure. Sébastien en profite
pour une initiation rapide à l’AT (Action Type) avec Dominique et visiblement
cela l’intéresse assez.
Un petit concours d’approche wedge pour finir et nous
partons vers le départ du Jubilee qui est au même niveau que celui du New.
En longeant à nouveau le parcours de Légende que l’on
regarde avec gourmandise, c’est demain que l’on aura le droit de mettre la main
dans le pot de confiture…
Il fait encore beau, même plus de parapluie dans le sac ni
même de haut de pluie, oui je sais, il y a de quoi désespérer, par contre le
pull coupe-vent oui parce qu’aujourd’hui ça souffle bien !
Dominique ne jouera pas, il fait une pause car il veut être
au top pour l’Old Course demain. Une partie de 3 avec Alain et Paul, ensuite
suivront Duc, Bertrand et les deux Seb.
Quelle sera la formule de leur Matchplay, mystère, mais je
suis sur qu’il va y en avoir un.
Il est 11h, en avant !
Le Jubilee est un par 72, un peu plus long que le New et
esthétiquement mieux réussi si je peux me permettre un jugement de valeur. Je
ne dis pas qu’il y en a un moche et un beau mais qu’il y en a un beau et un
très beau. L’aller va longer le retour du New et ensuite nous serons au plus
près de la mer pour le retour.
Dominique est là pour notre départ, je vais suivre son
indication de jouer à droite, j’y vais même un peu trop, j’ai une petite
colline qui gène un peu, je réussis une belle socquette, il en fallait une au
moins pendant le séjour c’est fait, qui va droit sur le départ suivant, une
approche timide, une autre, deux putts et hop un double !
Heureusement, bon départ ensuite sur le par4 de 352yards, GW
en second coup, un top, il en fallait trois durant le séjour c’est mon deuxième
on va y arriver, on ne retrouve pas la balle qui a juste roulé derrière le
green mais le rough est haut, ce sera un double encore !
Ça commence bien aujourd’hui…
Je m’en fiche un peu pour ne pas dire totalement parce que
voila, on est sous un ciel parfait, soumis à un vrai vent écossais cette fois
ci à plus de 50kmh et constant, je suis là pour apprendre avant le grand jour
de l’Old Course et ce terrain d’entrainement est, pour le moment, le plus beau
links que je n’ai jamais joué dans ma vie.
Alors franchement, ce ne sont pas deux doubles qui vont me
gâcher la journée…
Sur le premier par3 peu de temps après, c’est Paul qui va
perdre sa balle alors que je l’ai vue tomber dans le petit rough à gauche du
green. Le vent nous oblige à de gros décalages latéraux niveau trajectoire, à
des choix de club tout aussi décalés, jusque 4 clubs parfois de plus ou de moins.
Et prendre 4 clubs de plus quand on a déjà le driver en
main, cela modifie grandement les velléités de prendre un green en régulation…
Aujourd’hui, je ne jouerai pas mon niveau. Aujourd’hui je
vais apprendre, pour ne pas dire prendre une leçon par un professeur silencieux
mais néanmoins omniprésent et un autre moins silencieux mais tout aussi sévère,
le parcours et le vent. Le vent sera toujours là, dans un sens général nord sud
et la disposition du parcours fait qu’on ne peut s’habituer à quoi que ce soit.
On peut prendre un fer6 pour faire 125yards et le trou suivant prendre le fer4
pour la même distance. On s’aligne à 5yards à gauche à 100yards du mât et la
fois suivante… on slice !
Vent variable et fort, dessin de parcours perfide, jeu
irrégulier, tous les ingrédients sont réunis pour… profiter du soleil.
Juste avant de partir en Écosse, l’avant-veille, j’ai reçu
mon nouveau driver issu d’un double fitting avec Mister Q et John. Un Ping I20
monté sur un NVRIP stiff qui a divisé par deux le spin de la balle par rapport
à mon vieux et fidèle MX700. Je l’ai emporté avec moi pour travailler avec sur
le parcours et le practice.
Sauf qu’au final nous avons fait très peu de practice et
beaucoup de parcours. Bien que je ne sois pas encore habitué à le jouer, il
m’aide grandement à garder la balle basse sur les mises en jeu, pas forcément
bien droite mais basse.
Heureusement par contre que pour le green j’ai un club de
confiance car le putting sur les links de Saint Andrews est un vrai défi.
J’avais déjà écrit il y a longtemps que le green est un par2 sur lequel on peut
réussir un birdie, ici j’aurai tendance à dire que ce sont des par3…
Et ici, un putt trop long ne s’arrête pas sur le fringe, il
va jusqu’au fairway, voir jusqu’au bunker…
Un links tel qu’on le joue ici, qu’il soit visuellement
esthétique ou brut de décoffrage nous aide à comprendre les points essentiels à
travailler au golf. Je ne vous cache pas que d’un point de vue pédagogique,
c’est plutôt ancien régime la méthode !
On paye cash mais ça paye …
Première chose indispensable pour ne pas se prendre trop de
coups de règle sur les doigts, garder son calme, accepter l’erreur et l’imperfection.
Accepter aussi une certaine forme « d’injustice ». Injustice car les
fairways et les greens sont garnis de pentes très aléatoires d’une part et de
bunkers très bien placés par rapport à ces mêmes pentes d’autre part. Ajouter
un vent lui aussi aléatoire et vous aurez des trajectoires de balle et une
roule… Oui, aléatoires aussi vous avez bien compris…
Donc calme et sérénité plus bonnet sur les oreilles parce
que cela continue à souffler et même si on a un ciel de côte d’Azur, on n'en a
pas la température.
Paul arrive visiblement à conserver un bon état d’esprit,
surtout depuis qu’il a décidé de ne plus compter ses coups sur la carte,
stressé par le score, il ne libérait pas son potentiel. Alain, c’est autre chose, je pense qu’il a
besoin de stress parce qu’il s’en met tout le temps ! Je crois que c’est le seul que j’ai vu se
flageller d’insatisfaction après un putt monstrueux de plus de 30m (oui sur les
greens on cause en mètres) avec des pentes dans tous les sens parce qu’il n’est
pas rentré mais a fini donné. Il est très exigeant avec lui-même et se pardonne
peu les erreurs, je ne sais pas si cela l’aide à progresser mais je me souviens
bien qu’à mes débuts j’étais comme ça et que cela finissait invariablement par
détruire ma partie et ma carte.
Et pendant ce temps il fait toujours beau, j’ai fait mon
birdie du jour, j’ai appris beaucoup comme par exemple qu’un bunker de green
peut être à 50yards d’un drapeau, que je peux faire une sortie de bunker après
un put ou que je peux pitcher sur un green à 220yards avec un fer4.
Et la fin du parcours arrive, comme depuis Carnoustie, notre
rythme de jeu est très rapide quand bien même on prend le temps de faire des
photos et de chercher quelques balles voir d’en trouver.
J’en ai trouvé une en arrivant sur le par3 du 17, dans le
contrebas d’un rough pentu, un NXT Tour avec un point rouge et un point bleu.
C’était celle que j’avais perdue au 2…
Le score du jour, parce que je note toujours mon score et
mon nombre de putts de façon mécanique désormais, sera moyen, +18 et 33 putts
avec quand même trois triples bogeys, l’éducation Ancien Régime ça abime un peu
le score…
Si l’on apprend, c’est que logiquement on ne maîtrise pas,
d’où l’intérêt de savoir accepter.
Il est tôt, on a le temps de retourner faire les touristes
en ville et découvrir les nouvelles tendances niveau matériel.
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Je ne résiste pas à vous présenter ce nouveau type de putter qui j’en suis sur sera présent sur tous les tours professionnels sous peu !
600£ quand même le putter…
Et bien entendu, comme hier, en rentrant à l’hôtel, nous traversons le fairway du 18 et du 1 de l’Old Course, un groupe attaque le dernier green, on regarde, on photographie discrètement.
Demain ce sera à notre tour de fouler l’Histoire du Golf…
L’émotion monte d’un cran…
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