mercredi 9 juillet 2014

PAS VU À LA TÉLÉ…


Rien ne vaut un écran 3D, Full HD, 12 000 pouces avec « SenteurCaptur » et « Rain&Wind System » pour vraiment profiter à fond de l’Open de France.
Suivre la partie d’un joueur en marchant à ses côtés ou s’installer à un coin stratégique du parcours pour voir plusieurs trous (je vous conseille le départ du 16 qui ouvre 15 16 17 18), vous avez le choix du programme. Pour zapper c’est simple, déplacez vous directement dans la télé !

Cette année, je vais avoir la chance d’être présent les 4 jours. Chaque jour une météo particulière, un parcours qui s’y adapte, chaque jour des joueurs qui vont sortir la tête de l’eau et tirer leur épingle du rough et d’autres qui vont y sombrer ou s’y enfoncer.
Voir les deux…

Le golf est un sport parfois ingrat (mais non pas tout le temps !).
Regardez Kevin Stadler, le digne fils de son papa mais sans la moustache pour le moment. 64-68-72-76… Non ce ne sont pas des mensurations, c’est son score jour après jour. La pluie, le vent et un parcours solide qui a tenu et conservé ses qualités ont eu raison de lui jusqu’à cet ultime putt d’1m raté d’une poignée de centimètres. Perte entre la première et la seconde place, 249 000€.
2490€ par centimètre de travers, avouez que ça coûte cher de prendre une veste à l’Open de France !


Ou notre Victor Dubuisson national qui finit le tournois +9 total en ayant comptabilisé +6 sur le seul trou n°1 ! Grosse frustration et coups de colère qui ne l’ont pas empêché de signer de nombreux autographes et de faire beaucoup de photos avec les enfants. Très belle attitude de sa part.

Mais un Victor peut en cacher un autre…


Pour info,  le charmant trou n°18 qui a compté 53 doubles bogeys sur l’ensemble du tournoi…

7 joueurs seulement finissent sous le par à la fin du quatrième jour, le suspens a été total jusqu’au dernier putt du dernier joueur sur le dernier trou. L’Open de France avec l’Albatros compte comme l’une des plus difficiles semaines du Tour Européen.

Alejandro Reyes est heureux, la Ryder Cup 2018 sera spectaculaire, il a bien mérité cette année le plongeon du green du 18. Heureusement ses équipes savaient où l’eau était la plus profonde…

Cette année, j’ai pu suivre une partie complète. Ce fut bien entendu celle de Thomas Levet le premier jour. Malheureusement, le premier trou a mal commencé. Putt pour par, il relève sa marque après avoir reposé sa balle, l’adresse, la balle bouge… Personne n’a rien vu mais Thomas appelle un arbitre quand même pour signifier la pénalité règle 18, alinéa B dit l’alinéa « pas d’bol ». De plus depuis le réveil, il souffre d’un mal de dos très handicapant. Il m’a même confié à mi parcours qu’il avait le swing de sa grand-mère.

J’aimerais bien jouer un jour comme sa grand-mère moi…


Thomas n’est pas homme à s’apitoyer sur lui-même, la seule chose qui lui a vraiment posé problème durant la journée était les limites fixées entre les joueurs et les spectateurs. Trop loin, beaucoup trop loin pour lui à certains endroits et je dois dire qu’il n’avait pas tort. Perdre une balle de vue cela s’entend mais perdre un joueur de vue c’est plutôt énervant !
Pour l’édition 2014, la météo n’était pas de la partie, l’affluence a été moins importante mais quand il fait beau, terminé, les deux premières rangées voient (et encore), les autres se fient au bruit pour savoir si le joueur a fait son swing !

Je l’ai accompagné jusque dans la tente des joueurs où il a déjeuné rapidement, pressé d’aller voir un homme de l’art pour soigner ses douleurs physiques, le moral, lui, était déjà revenu.

Le second jour, le dos allait mieux mais le jeu n’était pas encore totalement présent. Voir un champion se battre pour le par, coup après coup, trou après trou. Cela doit être très dur mentalement. Le cut s’éloigne, les coups à jouer se compliquent. Thomas n’a concédé que bogey au pire lors du second tour, n’abandonnant jamais, cherchant le birdie quand bien même l’espoir du troisième tour s’éloignait. J’ai pris une leçon de courage, merci Thomas…

Autre choix de cœur le premier jour, j’ai retrouvé Mike Lorenzo Vera sur le trou n°16. Ô joie, Mike était escorté par son frère Franck et Dame Mère elle-même.
Vous avez peut être déjà lu dans un livre cette description, « C’était un petit bout de femme plein d’énergie »…
Dame Môman est cette femme. 
Si le golf de haut niveau exige un caractère fort, chez les Lorenzo Vera, cette qualité est clairement maternelle ! Il faut de l’obstination pour réussir dans ce sport. Quand j’ai vu les efforts de Franck pour que mère mette une casquette en plein soleil, j’ai compris que la famille avait cette qualité indispensable…
J’ai les ai retrouvé le deuxième jour sur le 13. Mike sortait d’un rough en pente et en bord d’eau avec un talent incontestable. Le parcours est malheureusement resté le plus fort et le cut n’a pas été franchi. C’est un Mike plein de panache et d’humour qui a terminé le parcours, souriant car depuis quelques semaines son jeu revient à son meilleur niveau. Au 16, le par3 trou en un avec grosse tuture à la clef, j’ai crié « dans le trou !!!» après son swing, il a crié « sur le green !!! » dans la foulée. Envoyant un avion plein fairway au départ du 18, il a quand même crié balle au cas où. Il a fini avec un birdie superbe et a salué tel un prince hilare les 32 personnes aux abords du green qui avaient affronté le mauvais temps pour assister à la compétition.

Un grand moment ! Un grand joueur !
Nous sommes allés boire un verre ensuite. J’ai pu enfin remercier de vive toute cette belle famille pour les cadeaux qu’ils avaient offert lors du M4C². Une pause pleine de rires et d’anecdotes sur le golf dont une de Dame Môman à propos de l’ancien caddie de Mike.

Mike, sur un long par4 avait raté sa mise en jeu et était dans une zone assez éloignée du green. Il voulait tout de même tenter le coup et demanda à son caddie : « Qu’est ce que tu me conseilles de prendre ? » Le caddie a regardé son carnet de parcours rempli d’annotations et lui a répondu calmement « Un taxi »…


Allez hop ! On retourne sur le parcours pendant que certains sont en train de regarder un match de foot, le sport dans lequel il n’y pas une balle par joueur. Visiblement, il y a pour l’équipe en bleu un cut à franchir aussi…
Direction le 14, Lionel Weber, jeune espoir peut accrocher le cut. Il est accompagné par Olivier Karch, un des généreux sponsors du marathon. Olivier me fait, pendant les derniers trous, un récit détaillé des forces de « son joueur » et aussi de ses faiblesses. Lionel est impressionnant sur les mises en jeu, régulier, puissant et précis mais c’est sur le green qu’il va manquer le cut, le putting, domaine exigeant par excellence à leur niveau n’est pas au rendez vous. Après le 18, discussion animée au clubhouse avec le caddie et ses amis, on refait le match. Pendant ce temps, l’équipe en bleu à la télé ne passe pas le cut, problème de putting aussi semble t’il...  Lionel Weber est un joueur à surveiller. Dès que son putting sera au niveau de son grand jeu, ça va faire mal.

Après tout, en 2011, j’avais suivi un jeune espoir lors du premier tour, Victor Riu… Trois ans plus tard, il a fini cinquième de l’Open. Pourquoi pas Lionel, bientôt, en haut du tableau des grandes compétitions du tour européen…

Troisième jour, c’est « moving day », traduisez par « se faire un chemin au milieu des parapluies » ! Là pour le coup, on ne voit rien du tout de près sinon 5 marques de clubs de golf écrits en gros sur de la toile étanche… Doit y avoir un dingue à l’entrée qui en vend au marché noir c’est pas possible… Pas grave pour le manque de vue, j’ai du monde à voir, la chasse aux sponsors pour l’an prochain a déjà commencé.


Quatrième jour c’est super moving day, il y a du vent en plus de la pluie ! Je fais une halte sur le putting green, Olivier Léglise, coach réputé, travaille avec Grégory Bourdy. Deux rails resserrés et parallèles, putt d’un mètre cinquante maximum. Greg mécanise son swing, les balles rentrent l’une après l’autre, impressionnant de régularité. Coach Léglise s’approche de la sortie de l’aire de travail, j’en profite pour le saluer et lui poser quelques questions sur l’exercice qu’ils viennent de faire et soudain j’assiste à un cours sur le putting donné par un grand monsieur disponible, passionné et à la pédagogie naturelle, grand moment !

En plus il m’a donné un super conseil mais je le garde pour moi, j’ai des match-play à jouer bientôt…

La fin du tournois approche, GMac a terminé à -5. Victor Riu ira jouer le British Open. Sur le green du 18 Stadler est à -5 avec un long putt pour birdie. GMac se prépare au Play Off inéluctable voir à la défaite.
Stadler manquera l’immanquable devant des milliers de spectateurs golfeurs atterrés qui dans la seconde suivante vont se souvenir aussi de ces putts d’1m qui n’ont jamais voulu rentrer malgré l’évidence de la ligne…

Plus pour moi, coach Léglise m’a tout expliqué…


Allez, plus que trois Open et c’est la Ryder Cup !

Au fait, vous savez quel est le point commun de tous les joueurs que j’ai suivis ?
Ils relèvent leurs pitchs une fois arrivés sur le green…
Je dis ça comme ça…

Le mot de la fin, un grand bravo à tous les bénévoles qui ont bravé les intempéries pour que les joueurs retrouvent leurs balles et que la compétition se déroule au mieux !








4 commentaires:

  1. J'sais pas ce que tu as suivi, mais ça ne devait pas être l'Open de France, car GMAC termine à -5. Et donc Stadler avait un putt (long certes) pour gagner l'Open, et deux putts pour partir en play off... tout le reste me semble OK, sauf peut-être pour le secret de Léglise, en fait, tu n'as rien compris à ce qu'il t'a expliqué, c'est ça ?
    Enfin, je suis toujours dispo pour vérifier ça en vrai, là où tu sais ! ;)
    à+
    Damien

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  2. Mais que c'est bon tout ça, merci l ami

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