dimanche 30 novembre 2008

RETOUR DES OTAGES

Il fait 4° ce matin mais je ne m’en rends même pas compte. Mon nez, si mais c’est son problème, il n’avait qu’à rester à la maison.
Il y a une petite dizaine de jours, j’avis confié mes clubs au Doc et après d’âpres négociations de quelques secondes, nous avions convenu de nous retrouver 10 jours plus tard pour la restitution de mes enfants sauvages dont il avait accepté la responsabilité du dressage.
Pour un tel évènement, il me fallait un témoin-complice de choix et il fut facilement trouvé.
En effet, depuis longtemps j’ai une étrange aptitude en société, je m’y fonds aussi vite que je m’en isole, il faut dire que je n’ai pas ce que l’on appelle un caractère facile…
Heureusement parfois le laps de temps est assez long pour que je me fasse un voire deux amis, rarement plus…
L’avantage avec mon caractère pas facile c’est que cela rend ce genre d’amitié assez solide finalement.
Cessons de suite le chapitre « allongez vous là et racontez moi votre enfance » pour dire que Ben (ce n’est pas son vrai nom, en fait il se prénomme Alfred-Amédée-Wilfried mais mieux vaut garder l’anonymat quand on est pote avec moi…) tenait lui aussi à être présent.
Ben n’a pas de chance. À cause de son swing, de sa vision du jeu et malgré notre différence d’âge, il me sert d’exemple et de référence. J’aime avoir des objectifs élevés et son niveau de jeu est une barre déjà bien assez haute pour être une motivation à long terme !
Il est donc 9h30 ce matin du samedi 29 novembre, je suis sur le parking du golf de Villennes, d’autres joueurs se garent et sortent leur sac plein de clubs, je traine pour sortir le mien car il est vide, j’aurais l’air un peu con…
Par chance le dresseur-doc-chirurgien arrive à l’instant, je peux donc sortir et ranger les clubs sortis du pensionnat.
J’ai presqu’envie de les essayer sur le parking alors on part fissa au putting green.
Bon, histoire de préciser tout de suite, j’ai fais un nombre très élevé de coups ratés ce matin mais c’est l’émotion et le manque, j’ai enquillé les coups comme si j’étais travailleur à la chaine, il me fallait à chaque fois quelques swings pour reprendre le club en main.
Oui parce que les clubs.
Comment vous dire…
Vous avez déjà assisté à une rentrée des classes en septembre dans une école secondaire privée ?
Non ?
C’est con…
Oui ?
Et bah là c’est pareil, les clubs ont changé. Dociles, durs à la tâche, obéissants, propres sur eux et tout.
Mon putter est orné désormais d’un grip noir très sobre, torsadé, plus gros qu’avant mais pas plus lourd. Et il est « accordé »
Comment vous dire…
Vous avez déjà tenu un pendule dans vos doigts ?
Non ?
Décidemment vous n’avez pas de pot aujourd’hui…
Oui ?
Et bah idem. Le putter, que ce soit dans le zig ou dans le zag, semble être sur un rail et ne plus jamais en sortir.
Je ne peux plus dire que je putte droit car maintenant c’est lui tout seul…
Mes wedges ont fait une cure d’amaigrissement. Le shaft semble plus fin, le grip noir et sobre colle aux doigts naturellement et est lui aussi plus fin. Le tout est équilibré parfaitement, le poids est bien réparti ce qui donne une sensation de légèreté avec, en bonus, une sensation de poids en tête, juste assez pour servir de guide.
Comment vous dire…
Vous avez déjà vu un couteau à beurre ?
Non ????
Euh, faudrait peut être y mettre un peu du votre quand même !
Oui ?
Ouf ! Et bah itou, il fend l’air le wedge, et la balle et bien c’est le beurre…
Il obéit au doigt et à l’œil, un vrai plaisir sauf que je ne suis pas échauffé, je frappe sans routine, pressé donc c’est plutôt le doigt dans l’œil finalement mais la sensation est là et bien là : le wedge suit mes bras et non l’inverse.
Direction le practice pour les trois longs fers. Ceux qui avaient fait bobo à papa sans vergogne il y a peu mais que c’était pas de leur faute.
Si j’osais je dirais que mes bras m’en tombent tant la différence fût grande mais je n’ai pas envie de lâcher le fer5.
En gros, mes fers 5, 6 et 7 sont aussi inoffensifs que mon pitching wedge désormais.
Eux sont tout noirs mainten ant, du shaft au grip, un graphite léger comme une plume mais solide comme un acier.
Ils sont obéissants et courageux. À la vitesse où je les envoie sur la balle, personnellement je n’oserai pas y aller tête la première, eux si.
Comment vous dire ?
Vous avez déjà vu des combats de buffle dans la savane ?
Non ?
Bon ça à la rigueur…
Oui ?
Et c’était sympa ?
Les fers courts ont été retravaillés au niveau du lie. Ils semblaient tous manquer férocement de motivation et avaient tous la tête basse.
Le Doc leur a appris à bien se tenir droit face au danger, ils sont ornés du même grip noir à l’autre extrémité, l’ensemble est sobre et en même temps donne une certaine impression combative, shaft acier, tête droite et poignée noire, ça a une sacrée gueule !
Matinée forte en nouvelles sensations donc avec en prime, aucune sensation négative.
Ben, lui aussi a fait quelques tests. Impressionné visiblement par la tenue des clubs dans le swing.
Puis vint le temps de se retrouver autours d’une table, une boisson chaude à l’appui afin de parler fitting, retrofitting, clubmaking et on ne s’est pas gêné…
Mais les meilleures choses ont une fin.
C’est con…
Mais les bons amis se retrouvent vite.
Et c’est pour bientôt.
Retour de politesse, nous allons monter très vite revisiter l’antre du Doc.
Pour un driver et aussi pour continuer cette relation amicalo-technico-golfique de haut vol…

jeudi 27 novembre 2008

UN ACCROC SUR LES DENTS...

J’ai fais des recherches sur le net en tapant « G.A » afin de savoir si comme pour les « A.A », il existait des golfeurs anonymes qui se regroupaient pour parler de leur ancienne addiction à ce sport diabolique.
J’en étais à m’imaginer montant sur une estrade en me présentant puis indiquant que cela faisait trois mois que je n’avais pas toucher un club. Le petit groupe assis applaudissait avec des airs entendus et empathiques sur chacun des visages de l’assemblée.
Mais je n’ai rien trouvé de tel sur la toile.
Donc ce que je ressens n’est pas une pathologie, c’est bien une passion.
Mais qu’est ce qui peut nous, enfin me rendre (je ne vais pas réfléchir pour vous non plus, je suis blond et pas sociologue et je referme cette parenthèse quand je veux en plus, je suis libre, nous sommes en démocratie non ? bon d’accord mais c’est la dernière fois) aussi obsédé par ce sport ?
Question qui mérite réflexion.
Pas vous ?
C’est que soit vous ne jouez pas au golf soit vous êtes un mutant ?
Vous aussi ?
Merci, Amen, Mazel Tov, Choukran, je ne suis pas tout seul et ça me rassure d’être inquiet pour vous aussi.
Bref.
Le golf c’est quoi ?
Si je m’appuie sur des témoignages lus dans de très bons ouvrages, cela consiste à taper sur une petite balle, posée sur une énorme balle que certains surnomment affectueusement la Terre, le but étant de faire bouger la petite sans réveiller la grande.
Le tout avec des outils totalement inadaptés à cet effet, l’objectif final étant d’arriver à ranger la petite balle dans un trou au diamètre changeant en fonction de notre humeur, le trou étant lui-même à une distance changeante du point de départ. Tout cela sur un parcours dix huit fois trop grand construit par un architecte qui va tout faire pour nous empêcher d’arriver dans le dit trou.
Oui parce qu’en plus ce n’est pas le tout de faire tomber la balle dans le trou, il faut le faire en le moins de coups possibles…
Voila pour résumer en gros.
Si j’essaye d’être sérieux cinq minutes et que je reviens sur un ancien texte qui résume les aptitudes nécessaires pour jouer au golf, j’entends par là : puissance, contrôle, précision, constance, concentration, ténacité par exemple.
Mais il en manque bien sur (alors toi aussi joues à « devine ce qu’il faut pour bien jouer au golf » et gagne le droit de continuer à lire sans perdre ton temps).
Les plaisirs liés au golf comme jouer dans la nature, la joie de réussir une belle frappe, le bonheur de la voir rouler dans le trou, j’en passe, je suis sur qu’on en trouverait des pages…
N’oublions pas un constat important, l’obligation d’avoir un mental fort et apaisé associé à une bonne technique ainsi qu’une bonne coordination physique.
Bref si je fais la synthèse de tout cela je me rends compte que je ne peux jouer correctement au golf que si je donne le meilleur de moi-même aussi bien physiquement que mentalement, que pour bien jouer au golf je me dois d’oublier toute pensée négative qui pourrait parasiter cette harmonie entre mon esprit et mon corps.
Mieux je joue, mieux je me sens en résumé…

Tient bah j’ai répondu !
Il faut que j’aille de suite en parler à mon groupe de soutien et à mon parrain !

RENCONTRE DU TROISIEME TYPE

La semaine est donc passée. C’est l’avantage quand on écrit des choses passées.
Me voici en route, le sac couché à l’arrière, les têtes de clubs tournées vers le bas, comme si elles savaient qu’elles allaient chez le dentiste.
Je n’ai qu’une heure d’avance, j’ai eu du pot j’aurai pu en avoir deux si je m’étais écouté…
Je visite donc la campagne, il y a un kebab dans le village voisin, ok la campagne a un peu changé ces derniers temps…
Nous avions pas mal discuté au téléphone, j’avais vu son site, je me faisais une petite idée donc du personnage.
J’arrive donc comme une fleur avec 5mn d’avance, la grande porte fenêtre s’ouvre et le docteur es swing sort, la main en avant, le sourire tranquille, la voix assurée « Jérôme, comment vas-tu ? » genre deux copains qui s’étaient quittés la veille et le regard lumineux, vous savez cette lueur qu’on a tous eu un jour de joie intérieure et bah lui il a l’air de l’avoir tous les jours…
Bref, à peine arrivé, on se sent bien…
Welcome to the JEAN MICHEL QUEVA home sweet home…CLUBMAKER ultra diplomé de son état.
L’entrée est un bureau lumineux (décidemment) avec deux tables rondes, l’ordinateur portable, des trucs et des machins comme sur tout bureau. Mais c’est autours que ça change du bureau classique.
Derrière les tables, il y a des shafts, alignés et fiers comme une série de queues de billard et devant sur le mur, deux très longues étagères avec plusieurs dizaines de têtes de club nues, posées, étincellantes comme une collection de pierres précieuses.
Tu m’étonnes qu’il ait les yeux qui brillent toute la journée le doc…
Par terre, une moquette très fine, on pourrait sans problème s’entrainer à putter, elle fait au moins 6m de long la pièce. Tiens il a des balles de golf dans un coin et un trou de salon…
Il a mis son bureau au milieu du coffre à jouets…
malin le Doc...
À coté, une véranda, oui forcément lumineuse elle aussi, le sol est vert, un tapis de practice immaculé, ça doit être celui du dimanche et un filet style grosse toile d’araignée pour empêcher toute catastrophe de traviollite ballesquophile, maladie très répandue chez les amateurs dans mon genre…
Sur le coté, en arrière, quelques clubs se reposent, ils ont un air méchant, je suis sur qu’ils ont senti la viande fraiche…
JM me demande si j’ai faim, je me suis gavé de barres vitaminées pendant le voyage pour ne pas faiblir devant la tache qui m’attendait, c'est-à-dire, ne pas être ridicule devant le Doc mais j’ai encore un petit creux…
Il m’explique le déroulement de l’après midi :
Discussion avant tout pour qu’il comprenne ma vision du golf, mes ambitions golfiques, mes objectifs de jeu, ma situation actuelle, mes points forts, mes points faibles etc. En gros on va parler de golf toute l’après midi quoi.
Le pied total.
Ensuite mesures des mes outils, alors quand je dis mesures, je veux dire Mesures.
Parce qu’à l’étage, il n’y a pas qu’une règle !
Il y a…comment dire…vous êtes déjà rentré chez un artisan spécialisé ?
Non ?
C’est con…
Oui et bah pareil, il y a ses outils à lui que lui seul sait comment s’en servir.
Le torque, le swing weight, le lie, le loft, l’offset, le bref tout est mesurable ici haut et tout est testable ici bas…
Troisième étape, oui faut suivre j’en ai déjà donné deux, le fitting dynamique, ça veut dire que je vais taper des balles ça et que lui va regarder, observer, décortiquer, œil et machines aux aguets, la grosse phase d’auscultation, celle où petit à petit ses diagnostics vont tomber et ses choix s’affiner.
Moi je dois juste envoyer, le plus régulièrement possible mes balles à moi avec mes clubs à moi mélangés avec ses clubs à lui et je dois surtout exprimer du mieux que je peux les sensations en fonction de ce qu’il me donne.
Enfin quatrième étape, le verdict, la feuille de soin, la discussion de fond pour que je comprenne ce qu’il veut obtenir en fonction de ce qu’il a observé et mesuré.
Je suis arrivé à 13h, je ne repartirai qu’à 19h30 avec mon sac et juste deux clubs dedans. Ceux là sont devenus inutiles, inutile donc de les confier au chirurgien.
Oui car JM est diagnosticien ET chirurgien. Il gère tout du début (dites 33) à la fin (tout sera fait en une semaine)
Ah j’oubliai, une autre bonne heure de discussion « interview ». En effet j’avais noté une bonne vingtaine de questions car je voulais son avis et son éclairage sur encore bien des domaines ayant attrait au golf en général et au matériel en particulier.
Donc 6h30 en compagnie du Doc, je vous le dis comme je le pense ça vaut un an de cours théorique !
Vous n’avez qu’à y aller et vous verrez bien…
Je ne résiste pas à l’envie de vous faire lire sa feuille de soins, les techniciens l’apprécieront à sa juste valeur.
Pour les autres, je suis à votre disposition pour vous expliquer car même moi, blond de nature j’ai tout compris le pourquoi du comment du parce que.



je cite donc:

« Tu trouveras ci-dessous le récapitulatif du fitting : »
PUTTER
• Changement de grip pour un grip Golf Pride Whisper Black (taille oversize mais masse de grip standard)
• Counter-balancing avec masse n°5 de chez BALANCED-CERTIFIED
WEDGE
• Retroffiting : déshaftage des deux têtes Mizuno. Réalésage des têtes pour qu’elles puissent accepter des shafts à tip parallèle.
• Shaft ROYAL PRECISION modèle « RIFLE ». Étant certifié RIFLE Center, j’ai accès à des RIFLE BLANK ; ce sont des grands shaft RIFLE de 44’’, utilisé par les clubmakers et les Pros du Tour. La qualité de fabrication est maximum et je peux les couper comme je le veux. Je vais prendre un shaft brut de rigidité 6.0 et créer un 4.5 pour le 56°, et créer un 5.0 pour le 51°. Tu auras beaucoup de back-spin sur le 56° et un back-spin un peu moins fort sur le 51°. Les shafts seront orientés.
• Grip STARGRIP modèle « Sidewinder ». Grip de fabrication américaine issu d’un polymère 100% neuf. Le grip est garanti à vie contre l’arrachage de la lèvre, contre la décoloration à l’ozone et aux UV. Il est de plus hydrophobe : sous la pluie, un coup de serviette et il est sec . Taille du grip (main haute) : Standard. Taille du grip (main basse) : Standard +1/32’’
• Les wedges mesureront 36’’ pour un swingweight D-3 pour le 51° et D-4 pour le 56°
• Réglages des Lie et réglages précis des lofts.

FERS 5, 6 et 7
• Retroffiting : déshaftage des 3 têtes Mizuno. Réalésage des têtes pour qu’elles puissent accepter des shafts à tip parallèle.
• Shaft MATRIX modèle MFS-40+ avec design spécial : écriture PM-40+, finition noir mat et écriture Gold. Rigidité du brut choisi : S-flex.
• Orientation des shafts.
• Coupe des shafts en Frequency matching basé sur une vitesse de fer 7 de 82mph, un tempo de 0.78s (rapide), ¾ back-swing rapide, relâchement des poignets en position 7h/8h.
• Même grip que les wedges
• Longueurs des clubs : fer 5 38.5’’, D-1 ; fer 5, 38’’, D-1 ; fer 7, D-1
• Réglages des Lies et des lofts précis.

Vitesse mesuré aux 5W : 92mph
Réglages des Lies de tous les autres clubs en fonction du LIE FITTING DYNAMIC : Lie(PW)=-1.5°, Lie (#9)=-1.5°, lie (#8)=O°, Lie (hyb20°)=-1.5°, Lie (hyb23°)=-1°
Délai de création des clubs : 8 jours déposé en main propre.
Vous voulez que je vous dise, et bien ça c’est du professionnalisme objectif!
Et les 8 jours, ça se termine samedi matin 9h30…

Ça ne fait que 55h d’attente.
Qu’est ce qu’on peut faire en 55h sans penser au golf ? oui parce que là on est dans le présent désormais et je ne peux plus rien raccourcir !
Travailler ?
Bon d’accord…

Les vrais golfeurs vont se détendre en allant au bureau comme dirait l’autre…

mercredi 26 novembre 2008

RENCONTRE DU TROISIEME TYPE-INTRO

Le seul avantage de la douleur c’est de vous obliger à ne rien faire pour attendre qu’elle passe.
Sauf que pendant ce temps je cogite…
Je cogite jusqu’à ce que cela pousse ma patience dans ses limites et dans ce genre de situation cela peut aller jusqu’à deux bonnes heures !
J’ai donc repris mes recherches sur internet, finalement convaincu que le gogo était dans la place et comme j’étais seul à ce moment là…bref !
Mon premier reflexe fut de contacter directement le fabricant pour lui demander conseil.
Soyons logique, il n’allait surement pas me dire tout le mal qu’il pense de sa production.
De plus en faisant un peu de nombrilisme, si ça m’arrive, pas souvent mais ça m’arrive… (Qui est ce qui ricane !?!) Je me suis mis à réfléchir (encore, soyons fou, c’est fête) à mon choix de métier. Indépendant de tout fournisseur.
Et dans le golf c’est qui l’indépendant total ?
Le clubmaker…
Et ils sont où les vrais clubmakers ?
Planqués à la campagne…
J’en trouve un. En même temps je me suis vite rendu compte qu’il n’y en avait pas toute une colonie ou alors outre manche pour ne pas dire outre atlantique.
Je prends donc le téléphone pour innocemment jouer l’idiot (bah oui c’est un rôle de composition, vous n’aviez pas cru que, si ? ah bon pourtant je m’étais dis que je fermerai bien la parenthèse) et demander quelques informations avant de me refaire inviter à un dîner le mercredi soir…
Une heure plus tard, je raccroche.
Il a rien voulu me vendre mais j’ai envie de le rencontrer…
Il est fort le gars…
Je le recontacte pour trouver une date.
Je raccroche une autre heure plus tard…
Il est vraiment fort…
Il est fort, oui, mais pas pour vendre. Je m’explique, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis.
Il est fort pour expliquer son métier pour que l’amateur que je suis le comprenne sans avoir besoin de l’acheter.
Il est surtout fort pour exprimer sa passion sans fausse pudeur et par les temps qui courent c’est bien agréable à entendre.
Bref au court de ces deux heures de conversation, nous avions déjà fait le tour de pas mal de choses tout en réglant comme il se doit le problème de la faim dans le monde et la crise économique mondiale vu qu’il nous restait cinq bonnes minutes…
Blague à part je venais de rencontrer un vrai professionnel passionné, pédagogue et attentif qui commençait déjà à me rassurer sur la justesse de ma jeune philosophie golfique.
Je rangeais donc les clubs dans le coffre, réglait le GPS vers le lieu dit dans la Somme (tiens il ne m’a parlé d’argent au fait, ah si) et sortait ensuite de la voiture, le rendez vous n’étant que dans une semaine…

On se calme mon petit…

mardi 25 novembre 2008

CAGE A GOGO

Depuis mes débuts au golf, (enfin depuis le mois d’aout de cette année, je ne suis pas un ancien non plus) j’ai toujours voulu être attentif à mes sensations.
Conscient de mes lacunes techniques je n’avais donc que mes sens pour m’informer de mon évolution dans mon jeu.
C’est ce qui m’a fait changer ma demie série graphite entrée de gamme par un sac complet Mizuno pour les bois, les fers et les Wedges et Ping pour mon putter.
Quand un sujet me passionne je dévore littéralement tout ce qui concerne le sujet et c’est comme ça que j’ai découvert le «FITTING». Et là, évidence ! C’est ça qu’il me faut ! C’est pour ça que je joue mal ou que je rate mes coups ! (oui bah on trouve ce qu’on peut comme excuse quand on débute !)
Me voila donc parti sur le net à la recherche d’un spécialiste du fitting.
Quelle chance, il y en a un près de chez moi !
J’y vais donc ventre à terre, j’entre dans la caverne d’Ali Baba, il y a des clubs partout, des balles, des chariots, des sacs, des gadgets pour les gogos que bien sur je ne suis pas…
Le vendeur, pardon, le conseiller fitting me reçoit de façon exquise, s’ébahit de mon index (j’étais 38 après un mois de carte verte, fier comme un paon) et commence une longue explication parsemée de termes techniques que je comprends bien entendu ( ?torque? Stiff?) Puis s’enquiert de mes mesures.
Mes mesures ?
Comme pour un costume sur mesure ?
La claaaaaaaaaaaaaaaaaaaaasse !
Bref, taille avec mes chaussures de ville, hauteur des poignets au sol, taille de la main, taille du majeur et youplaboum me voila catégorisé +0.5 inche en longueur de club et grip midsize.
Bon.
Là-dessus nous voila partis dans une petite pièce, voir une piécette et allons y frappons des balles avec des clubs que le conseiller choisit au fur et à mesures de ses observations.
La décision ne tarde pas. Shaft acier regular (ah bon ?) tête Mizuno MX200 (ça c’est moi, le visuel est important).
Bon.
-Mais mon rescue qui est standard ?
-Vous le jouez bien ?
-ah oui ! Je l’adore !
- Alors on ne change rien.
-même pas le grip ?
-non, non.
-Ah bon…On augmente la taille des clubs mais on ne touche pas le lie ?
-Non
-Ah bon…
Bref nous passons commande de la totale, club, sac, chariot et les balles c’est cadeau ? Oui ! Cool…
Me voila donc parti pour attendre une petite dizaine de jours pour recevoir mes clubs à moi-même-sur-mesure-à-mon-swing…
Je les ai reçus le 10 octobre.
Un tout petit mois après j’avais une contracture dans le dos et deux débuts de tendinite dans l’épaule droite et le coude droit…
Mais aucun rapport bien sur...
Heureusement depuis j’ai rencontré un VRAI conseiller en fitting qui a fait ce que l’on nomme un retrofitting, traduisez par : « je ne vais pas essayer de vous revendre la totale, on va déjà corriger l’existant »
Et là il va y avoir à raconter.
La suite très vite.

CITATIONS SUR LE GOLF

Le businessman américain est un monsieur qui, toute la matinée, parle de golf à son bureau et qui, le reste de la journée, discute affaires sur le terrain de golf.
Jerry Lewis

Ce qu'il y a de passionnant au golf, c'est que même si l'on joue très mal, il est toujours possible d'empirer son jeu.
Dave Barry

Jouer au golf, c'est comme chercher une pilule de quinine dans un pré à vaches.
Winston Churchill


Le meilleur moyen de gagner 5 coups sur un parcours de golf, c'est de se servir d'une gomme.
Dave Barry


Si les insultes avaient un quelconque effet sur les trajectoires d'une balle de golf, je vous certifie que les parties seraient beaucoup plus courtes.
Horace G. Hutchinson

Le golf et le sexe sont les deux seules activités que l'on peut apprécier tout en étant médiocre.
Jimmy DeMaret

Le golf de compétition se joue surtout sur un parcours de 25 cm, l'espace entre vos oreilles.
Bobby Jones

Le golf ? Un sport où l'on doit tenter de contrôler une balle avec des outils tout à fait inadaptés à cet effet.
Thomas Woodrow Wilson


Ce n'est pas fair-play de ramasser les balles de golf perdues pendant qu'elles roulent encore.
Mark Twain

Le golf donne aux ratés l'occasion de faire leur trou.
Albert Willemetz


Le golf consiste à mettre une balle de 4 cm de diamètre sur une boule de 40.000 km de tour et à frapper la petite, non la grande.
Winston Churchill


Le défi du golf, c'est d'accepter d'être imparfait.
Jack Nicklaus


Le golf est, pour ceux qui ont fait leur chemin, l'amusement d'accomplir encore un parcours.
Albert Willemetz


Donne-moi des clubs de golf, de l'air frais et une jolie partenaire, et tu peux garder les clubs et l'air frais.
Jack Benny

Le golf est un jeu où il est plus nécessaire d'avoir de la précision que de la force.
Jack Nicklaus

La place du père dans la famille urbaine moderne est restreinte, particulièrement si ce dernier joue au golf.
Bertrand Russell

L'âge moyen, c'est lorsque vous êtes trop jeune pour vous mettre au golf et trop vieux pour courir au filet.
Franklin P. Adams


On connaît mieux une personne après un parcours de 18 trous qu'après 18 ans passés dans le même bureau.
Grantland Rice

Ce que je reproche au golf ? Il vous entraîne trop loin du bar du club-house.
Eric Linklatter


Le golf, ce n'est guère autre chose qu'une façon coûteuse de se promener.
Michaël Parkinson


Au golf, le swing, c'est comme le sexe : vous ne pouvez pas réfléchir à votre façon de faire au moment où vous le faites.
Dave Hill

La probabilité de faire une socket au départ du 1 est directement proportionnelle au carré du nombre de spectateurs présents."


"Mon jeu est tellement nul en ce moment qu’il va falloir que je fasse refaire le grip de mon épuisette."

"Le golf est un jeu où il y a des gens très lents devant vous et des gens très rapides derrière."

"Faut pas trop arroser au drive, ça fait pousser le rough…"

"La patience du golfeur a des hors-limites"

"J’ai fait deux birdies de suite sur les deux premiers trous ! juste après, je me suis réveillé…. »

« C’est au golf que la "glorieuse incertitude du sport" devient une humiliante certitude. »


« La balle vole, ce n’est pas pour cela qu’il faut l’accuser de tous les péchés. »

« Les vrais golfeurs vont au bureau pour se détendre »
Bob Toski, american golf player

Le golf est un sport pacifique qui se joue violemment de l'intérieur.

Byron Nelson, american golfer
Les seuls coups dont vous pouvez être sûr du résultat sont ceux que vous avez déjà joués.

Craig Stadler
Why am I using a new putter ? Because the last one didn't float too well.

Dave Marr, golfeur professionnel
Les architectes de golf ne savent pas jouer au golf et s'assurent que personne ne le pourra.


Dave Williams
Pour battre quelqu'un sur un terrain de golf, il suffit de le mettre en colère.

Gary Player, south african professional golfer
Plus vous travaillez, plus chanceux vous devenez.

George Dillon, american editor and poet
Les vrais golfeurs vont au bureau pour se détendre.

Hal Linden acteur
Apprendre à jouer au golf, c'est comme apprendre le violon, ce n'est pas seulement difficile, c'est aussi très désagréable pour votre entourage.

Harry Tofcano, golfeur
Je joue merveilleusement bien les bois, mais j'ai beaucoup de difficulté à en sortir.

Michael Green
La meilleur façon d'éviter un arbre est de le viser.

OBJECTIF...OBJECTIF?

À peu jouer je réfléchis pas mal.
Trop peut être mais peu importe.
Quand j’étais à 36 j’ai eu une crainte, deux coups à rendre seulement, je perdais une sorte de confort rassurant.
Aujourd’hui je suis à 26 et ce genre d’index ne me dit pas grand-chose en soi.
Deux coups rendus sur les huit trous les plus difficiles et un seul sur les dix autres est un index intermédiaire, il n’a pas de signification particulière.
Le prochain index, le prochain pallier psychologique comme dit mon prof, qui est parlant mais semble encore loin, c’est 18.
Niveau bogey sur tous les trous du parcours.
Celui là, il a de la gueule.
Celui là m’attire comme un aimant, il me fait envie.
Alors j’ai réfléchi a ce qu’il signifiait vraiment suivant les différents par.
Sur les par3 c’est obligation de toucher le green, c’est là que l’on peut scorer pour descendre.
Sur les par4, deux choix, court ou long.
Court ? Prendre le risque du birdie, chercher le GIR.
Long ? Assurer l’approche du green et chercher le par en partant du principe que je ne me réserve qu’un putt, sinon assurer le bogey.
Sur les par5 ? Ne prendre aucun risque, ne tenter le green qu’à distance de confiance, dans mon cas 110m au maximum.
Ma base de référence dans cette réflexion c’est Villennes bien entendu.
Même si je suis encore TRES irrégulier, je connais parfaitement ce parcours, je m’étalonne en toute logique sur lui et je vais ensuite vérifier sur les autres si mon index est cohérent.
J’ai fais un calcul pour savoir combien de points il me faudrait.
À 0.4 point le point au dessus de 36, ça fait 20 points exactement sans oublier 0.1 point par remontée si je fais moins de 32…
J’ai trouvé mon objectif…
J’espère être objectif…
Maintenant que je sais où je veux arriver sur ma première année de compétition, il me faut me faire avec mon prof une sévère autocritique.
Trouver les points forts, ça va être facile, il y en a si peu.
Trouver les points faibles.
Là, ça va être plus coton.
Les trouver, mon prof n’aura aucun mal et moi aussi…Je pourrais déjà en nommer une tripotée.
Le problème va être de déterminer ceux qui se corrigent en cours et ceux qui se corrigent dans la tête…
Cette partie du problème va être de loin la plus passionnante et la plus riche d’enseignements car elle va m’obliger petit à petit à mieux accepter mes points faibles, mieux les comprendre pour mieux les vaincre…
C’est ce qui fascinant dans ce sport, l’aventure intérieure…
C’est sans doute pour cela que le golf est si exigeant.
Il demande plus que des capacités techniques, bien plus…
Plus on lutte contre un parcours plus on doit trouver une paix intérieure pour parvenir à le vaincre…
J’adore ce sport !

lundi 24 novembre 2008

OSTEO...

l'ostéo de chez qui je suis sorti en fin de journée est un sorcier je pense...

fini la douleur!

ce n'était pas musculaire, un truc avec un nom à coucher dehors qui avait comprimé des bidules sur la gauche qui empechait les musles du machin de s'étirer correctement...
bref.
il m'a dit au bout d'un moment de m'assoir sur la table.

"détendez vous"

alors là quand un ostéo te dit ça et que tu en as jamais vu, tu l'écoutes.

mais la deuxième fois tu te méfies...

parce qu'une fois que tu te détends il te mets les bras comme ça (voir fig1 page il se place derrière toi en tenant les épaules comme ça (voir fig2 article 11 page 245) et il te bouge doucement de gauche à droite, genre le waggle avant le swing...et ensuite CRAC!
t'as deux ou trois trucs qui bougent dans la colonne (voir fig 27 au dos de la couverture) que tu savais même pas que c'était pas à sa place!
alors forcément quand il m'a dit "détendez vous" tout à l'heure j'étais méfiant...

MENTAL ET TECHNIQUE...FRERES JUMEAUX ?

Quand on regarde un tournois de golf à la télévision, on se dit que cela doit être compliqué à faire leur swing et pourtant à voir cela semble simple…
Et ensuite, quand on commence à apprendre on se dit que non, ce n’est pas facile du tout !
Quand j’ai débuté, je me suis précipité sur le net pour trouver des vidéos pédagogiques. Je me souviens d’une dont le titre était « les 8 phases du swing ». Mais quand je regarde un golfeur à la télévision, j’ai du mal à les compter, ça va trop vite !
J’ai donc pris des cours pour apprendre la technique.
Rien que la technique. Savoir faire un swing, savoir faire décoller cette balle, savoir la faire aller droit, savoir la faire aller à bonne distance, savoir le refaire ensuite.
Puis on apprend qu’il y a « plusieurs » swings. Les fers courts, les Wedges, les fers longs, les bois. Arrivent les coups d’approche et le putting.
La technique au début, on en mange, on ne mange même que ça.
Puis vient enfin le moment d’aller expérimenter tous ces swings sur le parcours.
Et la, parfois, il y a un problème. Ce n’est pas comme au practice, ça ne part pas comme à l’entrainement.
Pourtant il n’y a pas de raison, c’est la même herbe, le practice et le parcours sont à 100m l’un de l’autre ?!?
Oui. C’est vrai. Mais il y autre chose sur le parcours. Il y a un drapeau au bout et un certain nombre de coups déterminé à faire pour faire tomber la baballe dans le trou.
Et étrangement ça fait une grosse différence.
Au practice, rien de grave si vous ratez, il y a encore 20 balles dans le seau…rien de grave si vous allez à droite ou à gauche, ou pire au centre, le terrain fait un hectare…
Mais là, sur le tee, il n’y en a qu’une…Et le drapeau à atteindre, il n’y en a qu’un…
Et ses deux petits détails vont provoquer plein de choses en nous. Si, si !
Et encore je n’ai pas parlé de la pièce d’eau sur la droite, à 150m…
Ni des deux gros bunkers bien profonds de part et d’autre du green…
Vous n’avez jamais remarqué que si on focalise sur le lac, on a toutes les chances d’envoyer la balle dedans ?
Vous n’avez jamais remarqué que si on focalise sur le bunker juste devant le green on envoie la balle 30m derrière au lieu de 10 ?
Visiblement la technique seule ne suffit pas…
Visiblement ce qui se passe dans la tête influence ce qui se passe dans mon geste. Le mental, nommons le, semble avoir une part non négligeable dans la réussite comme dans l’échec de mon parcours.
Et là je me pose plusieurs questions.
Dois je apprendre à travailler mon mental dès le début ?
Dois je travailler avant ma technique puis mon mental ensuite ?
Et comment ça se travaille le mental d’abord ?
Et où il est le prof de mental ?

PRIVE DE SORTIE

Mon sac de golf est dans l’entrée.
Depuis que j’en ai un, c’est sa place.
Je passe devant une multitude de fois.
Parfois j’en sors un au hasard et je me place à l’adresse dans le petit couloir devant un grand miroir. Je ne peux pas faire un swing complet. La porte de la chambre et le lustre au plafond ne sont pas chauds pour me laisser faire.
On est lundi soir, demain c’est férié mais ils sont privés de sortie.
Je ne les ai même pas nettoyés. Les chaussures, dans un sac chic en cuir gagné lors d’une compétition, sont encore pleines de boue.
Le temps s’est arrêté depuis le trou numéro 12 de Dimanche.
Je leur fais la gueule mais je ne sais pas trop pourquoi.
Sans doute parce que je n’aime pas m’en prendre à moi-même.
Sans doute parce que certains sont plus forts que moi.
Après tout ce n’est pas de leur faute finalement. Ils sont là parce que je l’ai demandé d’une certaine façon.
Certains d’entre eux m’ont fait comprendre à leur façon, un peu brusque, qu’ils sont là par erreur. Mais ils n’avaient d’autres moyens que la douleur pour me le dire.
Je ne peux pas les blâmer. Un club est complice ou ne l’est pas. Il n’a pas de juste milieu, il ne sait pas la diplomatie, il n’est pas né pour ça. Il est né pour frapper, glisser dans les airs, trancher dans le vif, traverser en force, toucher avec précision. Il n’aime pas l’incertitude, l’hésitation. Il se crispe dans le doute. Il résiste quand on le contraint.
Mais les autres ne m’ont rien fait, ils me comprennent même. Ils me suivent sans discuter. Ils écoutent attentivement ce que je leur demande. Oh je ne dis pas qu’ils font exactement ce que je veux, ils sont encore blagueurs et turbulents mais sans méchanceté par contre. Ma balle va un peu trop loin ou pas assez, un peu trop à gauche ou à droite. Mais chacun d’eux à un moment donné m’ont montré qu’ils pouvaient parfaitement me comprendre et me suivre.
Bientôt je les emmènerai voir un club maker. Il me dira si certains doivent trouver une autre famille d’accueil et me dira lesquels sont heureux avec moi. Il m’expliquera pourquoi. Si c’est moi qui n’ai pas su les comprendre ou si ce sont eux qui ne sont pas à leur place ici, dans mon sac.
Demain je vais les nettoyer.
Tous.
Ce n’est pas de leur faute après tout…

CODE SECRET

J’ai un ordinateur portable comme ça je peux écrire, tranquillement installé dans un canapé avec le petit pouf pour poser mes pieds.
Relax, zen, tranquille, calme et détendu, serein.
Il me suffit de tourner un peu la tête pour voir le temps qu’il fait dehors.
Et là cela devient un problème.
Je n’ai pas vu un nuage depuis plus d’une heure, aucun souffle de vent n’a fait bouger le petit rideau par la fenêtre ouverte.
Je me suis promis de ne pas forcer physiquement jusqu’à demain, ça va faire une semaine que je tiens.
Juste une petite séance d’entrainement en approche et putting.
Pas de parcours.
Pas ce grand bonheur de partir à l’aventure sur un parcours connu et pourtant jamais vraiment le même.
C’est une grande chance que ne pas être parfait, d’être un humain faillible.
On ne fera jamais le même coup de départ, quand bien même on jouerait dix ans sur le même parcours.
Et tous les coups qui en découlent ne ressembleront pas à ceux que l’on a faits la fois d’avant.
À partir du moment où l’on réussit son premier coup de golf sur le practice, le virus est dans le corps.
Il faut le refaire.
Il faut comprendre comment on a fait.
Il faut apprendre à le refaire.
Il faut aller sur le parcours pour le vivre en vrai.
Puis vient le jour où l’on en fait un grand nombre à la suite pour parcourir les 18 trous.
Oh ce n’est pas demain la veille que l’on réussira la combinaison magique, le grand code secret à 72 inconnues !
Je suis sur des codes entre 90 et 100 unités. Chaque clef dépendant de la précédente et influençant la suivante.
En fait quand on y regarde de plus près c’est une série de 18 codes distincts.
Quand on est au départ, on visualise sans trop de difficulté le code idéal, il est même expliqué parfois.
« Tu démarre en allant sur la droite à 200m, tu te retrouves ainsi bien en face du green à 110m sans être ennuyé par les bunkers, fait en sorte d’atterrir en dessous du drapeau, son attaque sera plus simple »
Le code est évident : B5-F9-P
Et là, cela se complique.
La première clef est facile.
Je prends le B5, adresse un arbre en fond de fairway pour viser le coté droit. Je fais mon swing…ça file plus à gauche qu’à droite et pas assez loin. Je suis à 130m, un bunker me barre la route. Attaque au F7 ou prudence ?
Je suis trop débutant pour avoir appris la prudence, j’attaque.
Bunker.
SW. Un peu trop enlevé. En haut du green. Il me faudra deux putts.
Code : B5-F7-SW-P-P
Pas vraiment le bon…
Le code final n’aura bien entendu rien à voir avec le code idéal.
Dans 10 ans non plus.
Parce que je suis humain.
Parce que je ne suis pas une machine.
Parce que je suis faillible.
Et au golf c’est un vrai plaisir de savoir au moins cela…

PROMENONS NOUS DANS LES BOIS...

Depuis que j’ai eu le plaisir de jouer ailleurs que sur le golf de mes débuts, il m’est venu une question.
Comment décrire un parcours de golf type ?
C’est un par 72 comprenant :
4 par 3 qui vont de 90 à 225m
10 par 4 qui vont de 225 à 435m
4 par 5 qui vont de 435 à 630m
Il y a la ensuite l’allure du trou (hors par 3)
Les grandes avenues piégées, les trous droits mais étroits, les dog leg.
Une fois établi ces principes, ma réflexion s’est portée sur le score en lui-même, le fameux 72 et j’ai voulu le décortiquer toujours en fonction de certaines règles généralement admises pour ne pas trop créer de polémique sur le sujet. ;)
Deux notions pour commencer sur les mêmes bases, le joueur va réaliser le GIR et par conséquent une moyenne de 2 putts. Il lui faudra donc 1 coup pour être sur le green sur un par 3, deux sur un par 4 et 3 sur un par 5.
Première observation d’importance, 2 putts par trou donnera 36 putts au final, la moitié de tous les coups joués quand même !
Pour les par 3.
Peu d’entres nous jouent sur des par3 dépassant 200m de long, ce qui implique que le green sera atteint dans la majorité des cas au fer, voire au B5 sur le plus long. Un long fer, un moyen et un court, voila qui fera le départ des 4 par3.
Reste 32 à jouer
Pour les par 4 et les par5.
Par rapport à la distance d’un par4 et en fonction du GIR, il faut parcourir en 2 coups de 200 à 410m.
Une observation importante avant d’entrer dans le détail concernant l’approche sur le green.
Chaque joueur a sa distance préférée pour atterrir sur le green de façon certaine et précise. Cette distance se situe entre 120 et 60m environ. En club, on va dire du F8 au Wedge.
Cette distance a son importance car elle va déterminer toute la stratégie du parcours si on se fixe comme but d’arriver dans cette zone au premier coup sur un par4 et au deuxième sur un par5 !
Sur les 14 trous (par4 et par5 cumulé) cela fait donc déjà 14 coups de joués.
Reste donc 18 coups…
J’en retire 4 d’office.
Pourquoi ?
Le deuxième coup du par 5, celui qui se fait sur le fairway pour arriver sur sa zone d’approche de prédilection. Ce sont à 90% des coups de fers, bois de parcours ou Rescue pour les 10% restant.
Reste donc 14 coups à jouer.
Les 14 départs des par 4-5…
Et là une question se pose. Départ en puissance à chaque fois ?
En toute logique, non.
Pourquoi ?
À cause des dog legs d’une part et des distances à parcourir d’autre part.
On peut raisonnablement penser que sur un parcours type, l’architecte, en gentil sadique qu’il se doit d’être a minutieusement pensé chaque départ.
En comptant les dog legs, les départs étroits, les pièges sur le fairway, un tiers de ces départs devront se faire en « sécurité », j’entends par là, impossible ou presque de tenter le gros drive. On jouera un b3 ou b5 dans le meilleur des cas, un fer si le parcours est de courte distance.
Je retire donc encore 5 coups, reste 9.
9 coups de driver en moyenne sur un parcours type pour faire le par 72 en gardant comme stratégie de faire le GIR.
Un huitième de tous les coups donc…
Voici la répartition finale :
36 coups au putter.
21 coups au fer (7 longs, 7 moyens, 7 courts et Wedge).
6 coups avec les bois de parcours ou les rescue.
9 coups au driver.
Mais, il y a toujours un « mais » à notre niveau, il serait plus convenable de réfléchir en terme de GIR +1 et même +2. Ce qui correspond à des index situés entre 18 et 36, ce qui est déjà fort honorable et ressemble plus à l’image de notre communauté.
Et sans doute aussi en fonction du compartiment de jeu.
Le départ (sur le tee)
Les coups sur le fairway (après le départ pour se rapprocher du green et être à distance ensuite pour l’atteindre)
Les coups d’approche sur le green (120m à 40m)
Le petit jeu (moins de 40m du drapeau)
Le putting.
En faisant une synthèse de la première analyse et de ces deux nouvelles données importantes, chacun d’entre nous peut trouver dans quel compartiment de jeu il a le plus de soucis.
Si je prends mon cas par exemple.
Index 26.
Ma moyenne de putt tourne autours de 41 par parcours.
Travailler ce compartiment pour arriver à 36 me ferait gagner (5x0.4) 2 points, ce qui n’est pas rien !
Mais pour être sur de bien avoir ce fameux 2 de moyenne, je dois aussi travailler mes approches green et mon petit jeu. Oui il est plus facile de faire 2 putts quand le premier à faire est à 3m plutôt qu’à 7…
Je n’ai pas pris de driver, cela volontairement. Sans me prendre pour un caïd du golf, TRES loin de là, je sais que c’est un club particulier dont on se sert finalement assez peu au regard de la statistique du début mais qui en tant que débutant peut me faire perdre bien plus de points qu’il ne m’en fera gagner.
Les fans de la frappe me diront que je me prive d’un plaisir majeur au golf, je répondrais que je préfère attendre quelques certitudes techniques dans mon jeu pour vraiment goûter ce plaisir.
Sur une distance moyenne de 400m du tee jusqu’au green sur les par4 et 5, sachant que je suis un joueur entre bogey et double bogey, je fais au moins 2 coups, plutôt 3.
1 B3 et 1 B5 ou un rescue suffiront, voir deux rescue et un fer court pour ce fameux moins de 3m du drapeau.
Ma probabilité de finir dans les herbes, le bunker, l’eau ou pire hors limite après le départ diminue donc de façon notoire.
Le but principal de ce sport est quand même d’arriver à faire un parcours avec le MOINS de coups possibles. À l’instar de la fable du lièvre et de la tortue, je pense qu’au golf celui qui tire le plus loin n’est pas forcément celui qui finit le plus vite…
Donc il nous faut, en théorie, à l’entrainement travailler nos points faibles, c’est la définition de l’amélioration.
En fonction de vos observations sur chaque compartiment de jeu (et pas forcément en regardant club par club…j’ai du mal avec mon F7 sur le fairway, encore très irrégulier mais par contre en approche roulé je l’adore) il vous faut donc travailler tel ou tel sorte de coup.
Et quand je vois les zones d’entrainement dans un club, le putting green est plutôt peu voir très peu fréquenté, la zone de jeu court quasiment vide mais les tapis de practice où ça bourrine, là je vois du monde!
Cela veut dire que la grande majorité des joueurs a comme point faible le départ ?

JOURNEE D'HUMIDITE...JOURNEE D'HUMILITE

La compétition d'index ne sera pas prise en compte en théorie.
Les bunkers étaient des trous d'eau.
Les greens étaient innondés.
Mais on a finit le parcours quand même!
Un trio de choc!
Jean Denis qui travaille à villennes pour ceux qui le connaissent et est 20 d'index
Michael 14 ans 29 d'index. un gamin impressionnant qui a finit le parcours avec un calme impressionnant.
et votre idiot...

5° ce matin à 9h, pluie fine et continue et glaciale,brouillard...et cela est resté comme ça tout le parcours.
Sur 20 inscrits, 6 présents, on fait deux groupes de trois...deux abandonneront avant le huitième.

on ne va pas s'attarder sur le score et l'analyse du parcours, inutile. c'était du cross country avec des clubs.

+17 à l'aller
+14 au retour
pas un seul par...

une bonne douleur musculaire dans le dos en prime, le froid et l'eau me refroidissant au fur et à mesure, résultat un muscle long du dos m'a gentiment fait signe sur le swing du 8...
la puissance de frappe qui est descendue jusqu'à la moitié avec le froid et l'humidité.
pendant que j'ecris, le sac, les fringues,les clubs, tout sèche, enfin tout goutte.
pendant que je serrais le grip, le gant s'essorait...
j'essuyais mon grip avec une serviette éponge, j'ai compris le sens de ce mot aujourd'hui...

Villennes m'a fait payer cher sa gentillesse d'hier, très cher...

VILLENNES AVEC COPAIN SCHMURZ

Je partais ce matin retrouver Mon parcours, villennes.
J’y ai débuté, je suis encore débutant.
J’y suis très très souvent…
Mais je l’avais délaissé depuis 10 jours pour cause de finale Blue green et surtout d’un grand samedi entres amis.
Je le retrouve ce matin avec autant de plaisir et moins de peur.
Plus de trou maudit, plus rien de cela. Une sorte de confiance tranquille suite à mes infidélités récentes, villennes a perdu de son pouvoir d’inquiétude.
Non que ce parcours soit simple, loin de là, mais je n’avais que lui comme référence.
Donc je l’abordais non avec stress mais comme on retrouve un bon copain.
Ça tombe bien Schmurz arrive, on est donc trois avec la pelouse…
On va donc s’entrainer un peu, faire quelques b…boire un café.
Pour la première fois j’ai décidé une tactique suite à mon rêve éveillé et grâce à un très bon bouquin, qui ne dit que des choses évidentes mais qui les dit bien…
Je suis à 26 d’index, 2 coups à rendre sur les 8 plus bas handicap et 1 seul sur les 10 autres…
Cela ne m’inquiète pas. Non que je sois devenu un crack du golf, pas du tout, loin de là. Mais j’ai ma tactique à appliquer et en restant focalisé là-dessus je ne passe pas mon temps à me laisser envahir de pensées négatives et parasitantes…
Et je vous garanti que ça aide !
Mes départs se feront au Rescue 20° Mac Gregor, le grand frère tout nouveau de mon fétiche 23°.
Au 1 la formule marche de suite, j’envois à 200m, zen, droit, mon moral est bon, mon choix semble l’être aussi.
Bon le coup 2 est foiré lamentablement et tape deux arbres pour revenir sur le fairway (si, si), mon Pw est trop court, approche et putts, ça fait 6. Bon pas grave. On reste sur la stratégie de départ.
Au 2 je prends mon B3, c’est un par5, mauvais choix, slice, je ne dois pas le prendre, on n’est pas copains en ce moment.
Bref, tout se déroule mal sauf approche et putt. Score 8…
Au 3, tout change. Je reprends le 20° ça passe très bien, F8 qui part nickel (un nouveau très bon copain celui là) sur le fringe, approche F7 roulant et putt, le par. Cool, détendu, relax.
Au 4, même sauce. 20° suivi de F9, 2 putts. Par.
Je commence à réaliser que mes distances changent.
Mon 9 monte à 115m sans vraiment forcer. J’ai juste changé une petite chose, je me sens plus en appuis sur mes orteils et dans mon downswing, l’accélération arrive plus tard et se retrouve vraiment (enfin je le sens comme ça) dans la traversée de la balle.
Résultat mes avants bras se relâchent mieux, mes poignets ne sont pas crispés, ça part bien droit et de façon plus sure.
Mon 20° semble se fixer entre 200m et 210m, c’est ce que l’on constate visiblement avec Schmurz.
Au 5 pas de changement dans la tactique qui paye.20° F7 un peu loin derrière le green, re F7 d’approche et 1 putt. Troisième par de suite.
Au 6, F8 car départ avancé, bunker, mauvaise visée, SW bien, 2putts, bogey.
Au 7, je ne change rien, 20° je rate mon PW qui fuse roulant sur 90m, F7 d’approche, 1 putt de 3m en montée, je reste au par…le bonheur total.
Au 8, 20°, PW un peu court, PW d’approche un peu long, 2 putts, bogey. Je ne vais pas pleurer.
Au 9, par 3 de 145m je prends mon F6 et je l’envoie derrière le green ?????
J’ai vraiment eu la sensation de « fouetter » ma balle, bien droite, bien haute, je m’étonne tout seul…PW d’approche trop faible, 2 putts bogey.
Résultat +8 sur l’aller, 13 putts, je n’avais jamais fais ça avant, je suis sur un nuage…
Au 10, idem pour le 20° et ses 200m, tout roule. Sauf que devant depuis 2 trous déjà un groupe de 4 devient de plus en plus lent ou alors c’est nous qui sommes de plus en rapides.
Bref, je stoppe, j’attends, je m’énerve.
Ça rate pas, même avec un seul putt, le par 5 finit en 7.
Au 11 c’est pire, je reprends mon B3, allez savoir pourquoi, les 4 sont devant et jouent à reculons. Un HL et ça finit en 7 avec 2 putts mais c’est un par 4…
Au 12, mon par 3 au birdie, je prends mon F8, 125m en montée, j’arrive derrière à gauche, dans le bunker ????
Sur le tee, j’ai l’impression de faire 5m voir plus par fer, va falloir réfléchir à la question, je ne vais l’attaquer au F9 celui là quand même ? Bref, ça finit en 5 avec 3 putts, double bogey, troisième ratage, je ne décolère pas…
Au 14 je reprends mon calme et ma tactique. 20° au départ, nickel. Les 4 daltons centenaires sont encore sur le green…j’ai l’impression qu’ils nous attendent. Je n’arrive pas à oublier cette gène. Bien fait ça finit en 7 avec 3 putts !!!!
Au 15 ce n’est pas mieux, bon départ au 20° limite une routine, je le joue aussi tranquille qu’un putter avec la sensation que je vais bien le jouer de toute façon et ce genre d’attitude fonctionne à merveille.
Mais comme on joue « trop » vite on se retrouve avec le « dépêchez vous d’attendre » et ça finit en 7 avec 3 putts…GRRRRRR
Au 15 ça va mieux, je teste le B5 pour traverser les arbres sur ce dog leg gauche départ avancé d’un cran, ça passe bien droit, j’ai cette sensation de « fouetté » qui est bien là.
Le F8 fait des merveilles derrière, 2 putts, je retrouve le par.
Au 16, par 3 de 148m je reprends donc le 6 pour être sur, mais ça gratte, pas à l’aise, j’aurai du prendre plus de temps pour jouer, approche mal gérée ensuite, ça finit 5 avec 2 putts…à oublier.
Au 17 je prend le B3 (pas têtu le gars) entre trop haut et chandelle qui finit à 150m, un coup de rescue vraiment bien tapé, avec le bruit qui rassure me ramène à 10 m du green sur la gauche, PW un peu long, 2putts, bogey.
Au 18, je recommence au B3, c’est une avenue mais le fouetté n’y est décidemment pas. Le rescue me sauve si bien que j’arrive dans le bunker du green. SW bien mais timide, 2 putts, bogey.
Retour +18 et20 putts, bien fait, je n’ai pas su gérer l’attente et j’ai changé ma stratégie de départ à de mauvais moments.
Résultat des courses, super content quand même, à part le passage à vide du milieu du 10 jusqu’au 14, je l’oublie d’office car on a vraiment passé un excellent moment avec l’amigo Schmurz en bouclant le parcours en 3h30, sans les 4 on finissait en 3h.
Pas de pluie, température de jeu nickel, terrain juste assez gras, pas de vent. Oui on était à villennes, Arf !
Demain je refais ça sans l’énervement passager et je GARDE ma tactique au départ et tout se passera bien…

VISUALISATIONS

Juste pour déconner, je me suis mis au défi de visualiser de mémoire le trou n°1 de Villennes.
J’ai tout vu, je n’ai rien raté…les 3 bosses à 160m face au départ annonçant le rough et ses problèmes, la mini foret qui les prolonge et délimite la coté droit du fairway.
Le dernier arbre sur la gauche avant le virage car c’est un par4 dog leg gauche.
Avant cette descente le fairway est droit et plat et assez large. Le départ est bien centré.
Puis je survole cette zone comme si j’étais la balle lancée par le bois 3, je coupe au dessus de la foret de gauche qui délimite le n°1 du n°8 et je retombe sur le fairway, à 110m environ du green.
Il y a un bunker qui est rasant sur le fairway avant le green en bas à gauche, il est en haricot et comme le green est sur élevé il y a un mur à franchir si on tombe dedans pour l’approche d’où le besoin d’aller loin si on coupe. Sinon il faut aller sur la droite du fairway, 5m devant la foret on est bien placé là.
À cet endroit le fairway fait bien 30m à 40m de large facile, une autoroute.
Le green est plat sur le devant, montant vers l’arrière, son attaque semble plus facile quand on est à droite malgré le bunker situé sur son flanc droit et marquant sa montée.
Le drapeau est généralement sur le plateau du bas, mieux vaut arriver dessus plutôt que trop haut, la descente est rapide.
Puis je me suis dit, continues, vas au 2 puis au 3 et sans m’en rendre compte en une heure d’évasion mentale je venais de faire le parcours en entier dans les moindres détails…
Je suis alors retourné au départ et j’ai essayé de me souvenir du meilleur coup joué au départ, puis le deuxième, puis l’arrivée sur le green et enfin le putting.
Je suis allé au trou n°2 et j’ai continué…
J’ai visualisé comme ça mon meilleur parcours imaginaire.
Je me suis vu calme et décontracté en le jouant, regardant la zone où je voulais arriver avant chaque coup, me mettant à l’adresse et tapant sans attendre très longtemps mais sans précipitation, dans un bon rythme qui m’allait comme un gant. Je ne faisais jamais de coup d’essai car j’avais confiance en tout…mes clubs comme en moi…sans fierté, juste en confiance, juste en accord avec mes sensations.
Mon putting était simple et fluide, je regardais ma route vers le trou et une sorte de piste blanche partait de ma balle vers lui, toujours douce dans ses courbes, je visualisais sa vitesse, son ralentissement avant le virage et sa chute…
Un parcours parfait que je faisais dans un rêve éveillé.
Mais il y avait une particularité dans ce rêve…chacun des coups que j’y avais joué était en rapport avec moi-même.
Je ne me suis pas vu jouer un driver, je n’en ai pas, mon bois 3 n’allait pas au-delà de 220m, mes fers ne dépassaient jamais leur limite et le putting était crédible dans ses courbes…
J’ai rêvé un score bas mais en accord avec mes capacités physiques.
Dans mon rêve, c’est mon mental qui n’avait pas de limite.
Freiné par rien.
Capable de tout.
Réaliste malgré tout, je ne faisais pas d’eagle, au mieux des birdies mais pas à chaque trou.
Je n’ai pas fait 18 putts, il y en a eu plus.
À ma prochaine compétition d’index je vais me souvenir de ce rêve et je vais apprendre à le réaliser…

DURE LA VIE !

Vous pensez que parce que je ne suis pas née comme vous, je ne peux pas penser ?
Bah vous vous trompez !
Je pense, je ressens les choses moi !
Et il est grand temps que je parle de ma vie parce que franchement c’est pas drôle tous les jours !
J’ai vu le jour il y a trois mois, une belle naissance, on était 6000 ce jour là, maman était contente, crevée un peu mais fière.
Que des triplés en plus, vous imaginez un peu l’effort…
On nous a mis dans un petit berceau brillant avec nos noms dessus après la cérémonie du baptême. Bah oui ! On est baptisé, qu’est ce que vous croyez !
Une belle cérémonie, on nous prend dans la main, on nous fait bouger pour voir si on est en forme, si on n’a aucun handicap. Ah ça ils veulent des enfants parfaits, j’ai entendu dire que les sœurs qui étaient pas super bien comme il faut et bah, zou ! Disparues ! On ne sait pas où…moi ça me fait un peur quand même…
Ensuite, on nous écrit nos noms sur nous et notre surnom ensuite. Ça fait un peu mal mais je suis contente, je suis le numéro une moi !
Et après et bah on s’en va dans des grandes nurseries avec des autres copines mais pas de la même famille, on se parle pas trop, elles sont pas comme nous…
En plus nous on est en haut de la nurserie pour que tout le monde nous regarde !
Mais en dessous j’ai vu plein d’autres toutes seules, regroupées, des orphelines qui pleurent toute la journée…elles sont pas belles !
Enfin c’était la belle vie jusqu’à ce qu’il y a trois mois, depuis c’est l’enfer !!
Avec mes deux sœurs, on nous a confiées à une famille d’accueil pour une adoption.
On était contente de partir et au début c’était génial ! Une fois arrivées, on est sortie du berceau et on nous a promenées toute la soirée, trop cool !
C’est le lendemain que ça a commencé…le père de cette famille nous a embarquées sans rien dire, même pas au revoir au chat qui a joué avec nous, rien…
On s’est retrouvées dans une petite chambre noire sans fenêtre et bringballer sans savoir où il nous emmenait en secret.
Il a ouvert la porte de notre prison et il a pris ma deuxième sœur, on a tout vu, c’était horrible. Il l’a tatouée de force avec une encre indélébile, la pauvre elle hurlait et l’autre sadique il faisait comme si de rien n’était et il continuait en souriant en plus !
Ensuite elle a disparu, on ne pouvait la voir…mais à peine 1 minute plus tard, on entendu un grand bruit horrible et surtout le cri de douleur de ma sœur qui s’est perdu au loin…
Ensuite l’autre malade mental nous a regardées avec un gros sourire sur son visage et il a refermé la porte et boum rebringballage !
Le pire c’est qu’on restées dans le noir comme ça super longtemps et dès qu’on stoppait et bah ça ratait pas, le grand bruit et ma sœur qui hurle…on était terrorisées.
Mais il y a eu un moment où son cri s’est arrêté brutalement et on a entendu un autre bruit, de l’eau je crois…il l’a noyée ???? Vraiment un psychopathe celui là !
Alors la porte s’est ouverte mais quand on a vu sa tête et bah il souriait plus !
J’ai vu sa main approcher de mon autre sœur mais il a crocheté et hop il m’a prise sans que je puisse me défendre !
Il m’a vite reposée, heureusement pour lui car je sentais mon courage revenir et je m’étais préparée à le mordre !
Me voila sur une petite colline, il fait beau, le soleil me chauffe la peau, ça fait du bien…
Le paysage est super ! Une grande vallée toute verte qui descend et plein d’arbre partout sur ma droite, ils sont grands comme des géants ! Wahooo c’est trop beau !
Je regarde plus loin en bas et je vois un joli petit lac. C’est là qu’il a du noyer la frangine le salopard !
Comment je vais pour me barrer en dou…PAFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF !!!!!!!!!!!!!!!!
La vache ça fait mal !!!!!!!
Il m’a foutu une de ces baffes sur les fesses ce con !
Ça brule !!!!
Qu’est ce que je fous dans les airs moi ?
Mais je sais pas voler moi !!!! À l’aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiide !!!!!
Et merde je tooooooooooooooooooooooooombe !!!!!!!!!!!!
Aie ! Aie ! Aie ! J’ai mal partout ! Je ne vois rien en plus ! j’ai les yeux qui piquent, j’ai plein de sable dedans !!!
Mais c’est un grand malade celui là faut que je trouve un moyen de prévenir quelqu’un !
Ah le sable retombe je vois maintenant, il arrive !!!
Mais qu’est ce qu’il a dans la main ? Une espèce de gros marteau coupant en métal on dirait ?
Il l’agite au dessus de moi avec un air méchant…il m’en veut on dirait ?!?
C’est pas de ma faute moi si je sais pas voler !!!!
AIEEEEEEEEEEEEEE !!!!!!! Il me refrappe ce débile ! Avec son truc coupant en plus ! Et ce sable qui me pique de partout ! Erk !!!!!!!!
Je sais toujours pas voler ducon !!!!!
Et paf la gueule dans le gazon maintenant !
Au moins celui là il fait pas mal…il y a un grand mat devant moi, pas loin, mais je peux plus bouger, j’ai trop mal.
Je le sens qui arrive dans mon dos, il me soulève, il m’essuie doucement, il a l’air de regretter mais j’aime pas son air, il est louche ce type !
Bah tiens v’là qu’il me repose maintenant…la gueule dans l’herbe qui ressemble à la moquette où je jouais avec le chat.
Je vois rien…aie !!! Il me refrappe mais doucement ce coup ci comme si j’allais aimer tiens !
Ah tiens revoilà le mat qui s’approche, je vais essayer de m’accrocher à lui et je grimpe et je hurle les secours !
Meeeeeeeeeeeeeeerde y’a un trou !!!!!!!!!!!!
Dure la vie d’une balle de golf moi je vous le dis !

LE PIGC...FINALE BLUE GREEN

Après un week end pur golf débuté vendredi avec une reconnaissance du PIGC en compagnie de Pierre et Alexandre, qu’après coup je remercie une nouvelle fois et pour cause !
Puis un parcours on ne peut plus sympa avec une partie de la bande GT idf où j’ai pu enfin mettre des visages sur des noms et des rires sur des mots.
Après un entrainement, une recherche de confiance dans le swing plutôt, à Villennes dimanche.
Il est 5h45, les yeux encore au pieu, le café dans la tasse et le cerveau déjà dans le sac de golf.
Il est 7h30, je rentre dans le PIGC, rendez vous à 8h…tout est normal…pas pressé le gars…
Il est 8h, je suis au practice, tout part droit mais le F6 va plus loin que le F5 et le 20° va plus loin que le B3…pas grave on fera avec.
Départ en shot gun, on est un peu plus de 70.
Je suis au 15, par 3.
On est 3, je suis le meilleur index donc je débute.zen, détendu, relax…

TROU15 PAR3 166M HCP10
F5, objectif début de green car gros bunker profond de chez profond à droite, pile dans mon slice donc…je n’aurais pas du penser ça. Gros top, je fais 30m. den,rétendu,zelax…
F8 dans le rough, top.30m de plus. On approche. J’applique la technique approche en 3 sur les par4 avec sérieux. Sauf que c’est un par3. Ballot ça…
PW, propre, 6m du drapeau, 2 putts,
5 sur le trou, on passe au suivant, on oublie vite. Index 30, ici 36 tellement le slope est élevé, donc ça fait le par, 2 points dans la bannette, il ya pire.

TROU16 PAR4 350M HCP8
Rivière devant le green.
B3 topé, j’arrive à peine après les rouges. On respire bien fort, pas grave. Si ! Grave ! Oui mais pas grave…ah oui c’est vrai, objectif détente du mental.
Rescue 23 ! Au pied ! Il obéit et fait son taf à moitié, F9, distance petit PW, escalope pour 5 personnes qui plane 5m, 3 putts…aie
7sur le trou, 1 point.bon…contracté le gars...

TROU17 PAR4 331M HCP4
Un cèdre immense et sublime à droite, une rivière 120m après le tee traverse et le fairway après.
B3, chandelle de 121m, dans le rough après the little river…au moins je tope plus…restons positif
Un F6naze, 2 fois le 23° topé, un F7 raz de terre, un Pw fusant, 1 putt…pfffffffffffffffffffff
Dur le début.
7 sur le trou, encore 1 point…il en manque déjà 2 sur trois trous…je me reprends et j’oublie ma remarque.

TROU18 PAR5 449M HCP16
Hcp 16, fairway en descente en paliers avec drapeau sur une ile, ça vaut que 16 ???
Bon bah si c’est facile alors…
B3 slice léger. OUFFFFF ! Je retrouve mon jeu, Arf ! 230m rough à droite.
F5 sur un arbre, F8 raté.
160m encore, fairway, allez coup de folie, je quitte les bonnes résolutions, F5, j’attaque le green en ile !
Gratté…ça roule vite vers l’eau mais ça stoppe avant. Tout est trempé ici avec la pluie de la nuit. Le message est clair. On déconne plus !
51° sur le green, 2 putts, je l’ai échappé belle.
7 sur le trou, 2points dans la bannette. On reprend le parcours depuis le début, direction le 1.

TROU1 PAR4 322M HCP15
Dog leg gauche, gros bunker enroulant sur la droite du green.
Faut rester à gauche du fairway…facile pour un sliceur !
B3, slice, logique. Rescue 23° bien tapé, bien long, bien droit dans le bunker enroulant, logique je faisais une fixette dessus…
SW, 2 putts.
Un bogey, ça score 3 ça ! Cool !

TROU2 PAR3 145M HCP17
Bunker à gauche, pas grave je ne vais JAMAIS à gauche…
J’avais planté le F5 en reco, je prends le F6 plus long au practice, je ne cherche pas à comprendre, j’attaque.
Joli fade. Oui je dis fade pour un slice qui reste sur le parcours, c’est plus positif. Arf !
Sur le green, 4m en descente, 2 putts
PAR !
Bingo 4 points !

TROU3 PAR5 478M HCP9
Bunker de 250m de long sur la droite, lac à droite du serpent de sable…
B3 slicé, je reste sur le fairway, j’avais compensé, je commence à me faire une raison.
« Tu joues avec ton défaut, ne le corrige pas pendant le parcours. »
20°bof, 23°rebof, F8 topé, ça c’est plus grave, bunker de green, zen, SW nickel, 2putts.
7 pour le trou, 2points, le sourire.

TROU4 PAR4 335M HCP5
Dog leg gauche
B3 slice mais moins. 180m d’après le livret, ça va. 23° ras de terre fusant en slice…Wahooo on dirait un petit dragster cette balle !
Rough à 35m du drapeau. 51° à moins d’1m. Je retrouve mes armes. 1 putt
PAR ! 4 points !
TROU5 PAR4 385M HCP1
Encore un bunker de 100m à droite, le fairway parait super étroit soudain.
Je vais dedans, normal. F8 et f8, le sable c’est de la boue, le club est resté dedans…23° 51° 2 putts
6 sur le trou je sauve l’avancée positive. La dynamique reste.

TROU6 PAR3 150M HCP7
Lac à gauche, je ne le vois pas. F5 trop court, f7 roulant qui arrive à 50cm du drapeau, 1 putt…
PAR !!!!
4 points, je plane…

TROU7 PAR4 316M HCP7
Pas grand-chose à dire. 1 put mais 6 sur le trou. À oublier
2 points quand même mais pas content, trou gâché car pas compliqué.
TROU8 PAR5 447M HCP13
Un lac qui part de la droite et finit à gauche du green, traversant au deux tiers du fairway.
B3 compensé.
Il part tout droit ce con…donc me voila à gauche dans le rough, c’est nouveau comme sensation…PW de replacement…120 m devant, la flotte…confiant dans mon swing, je prends le 23°, ça passe bien, je fais 160m relax bien droit. Après je gâche la petite approche. 2putts.
7 sur le trou, 2 points.

TROU9 PAR4 342M HCP3
Dog leg gauche en grosse descente, lac à gauche du green.
Je prends départ avec le 20°, trop à gauche, drôle de sensation, le rattrapage est raté, le 51° va à la flotte…2 putts.
8 pour le trou, 0 point. On arrive à ma bête noire, je suis déjà foutu rien que d’y penser…

TROU10 PAR5 429M HCP9
Pour grimper, ça grimpe !
Dog leg gauche, ne pas fumer sur ce trou sous peine de perdre un poumon en route !
J’y vais en sauts de puce maladroite, le premier faisant 20m, le B3 me chauffe grave, 1 seul putt, ouf 7 sur le trou, 2 points.

TROU11 PAR4 340M HCP2
Encore une montée mais sur la longueur…
B3 200m léger slice, il a senti que ça chauffait le bougre !
Un rescue 23° super donc 30m à faire, le 51°….bing 2m dans le bunker…la rage monte…ça ressort. 2 putts
6 sur le trou, 2 points, je repars en regardant le 51° « pas grave mon petit ça va aller mieux »

TROU12 PAR4 352M HCP6
Fait sans conviction, heureusement qu’il descend…6 sur le trou, deux putts, deux points…

TROU13 PAR3 125M HCP18
Le plus facile, bah tiens !
Pièce d’eau en dur genre Versailles sur toute la longueur, green sur élevé ensuite……….
Hcp18, bon bah c’est facile alors je joue facile. F8, ça monte bien, fade véritable, descente au ralenti, je sais qu’elle y va.
FLAC ! La balle a fouetté le drapeau dans un bruit inoubliable !
4m du drapeau quand même. Droit.je le sens. Je prends une visée rapide pour ne pas me faire un nœud au neurone.
Ça passe. Birdie !!!!
5 points, yes !!!!

TROU14 PAR4 283M HCP12
Je suis sur un nuage, je regarde le carnet, j’ai écris hier départ au 20°.
Rivière traversant à 150m en contre bas.
Tee, visée, coup d’essai, swing, fade, 200m…comme dans un rêve.
C’est le dernier trou mais je suis bien.
Pas de fatigue nerveuse. Calme et euphorique à la fois.
PW, sur le green, putt de 7m en montée, encore un chti derrière…

PAR !!!!
4 points…
Je sens que mon score est bon, on signe nos cartes, je n’ai pas encore compté. Ça doit être pour ça que je suis calme, j’ai rien compté…
44 points au final…si la compétition compte je serai à 26…j’en reviens pas, encore moins en l’écrivant…
Faut que j’y retourne pour être sur !

PAR 3 DE 155 M

Petite pensée futuriste…

Cela fait 10 ans que je joue au golf et j’ai toujours eu une relation de tendresse avec les par3.

Quand le professeur nous a autorisés après quelques cours à aller faire le compact, j’étais ravi…
Je me rendais bien compte que le départ de ce parcours de 6 par 3 était juste à coté du départ du 18. Mais j’étais aussi fier qu’eux au départ du grand bassin en posant mon tee au début de la pataugeoire…

C’était mon premier parcours à mon niveau, j’avais oublié les mini golfs, c’était ma piscine olympique à moi.

J’avais une demie série, qui suffisait amplement pour tout faire, même moi j’avais le temps de faire le commentateur sportif entre deux balles…

« Aie ! Jérôme vient de rater son départ mais nous connaissons bien ses qualités et sa force il se sortira sans peine de cette feuille posée devant sa balle grâce à la puissance de son fer9 qu’il peut envoyer à des distances prodigieuses de 70m ! »

Ce n’était pas le bon temps, c’est pareil aujourd’hui quand je marche vers ma balle qui a fait depuis 40m de plus, j’ai plus de temps pour commenter…

Le ciel est gris en cette fin de matinée, il y a un léger vent de face, je reste debout à regarder le drapeau.

Sur sa gauche, il y a un bunker. 20m devant lui une rivière traverse en m’ignorant royalement, désabusée de charrier ces galets blancs qui ne s’usent jamais.

Le green est plutôt large, assez plat sauf une langue qui semble descendre vers l’eau par soif ou par perversion…
le drapeau est sur la droite. Si ce green était un visage, le drapeau serait planté dans son œil…les sourcils sont assez hauts mais bien broussailleux.

Je reste fixé sur le mat au chiffon rouge qui flotte vers moi, je regarde à ses pieds, la joue sous cet œil est bien plate mais très grande.

J’ai oublié le bunker, oreille unique et jaunie, je ne vois plus la rivière qui en pleure de rage…
Je suis concentré sur cette joue.

Ce sera un fer 5.
Un coup conquérant.
Je sais que c’est sa limite de chute.

Je vais le prendre, je regarde sa face, ses stries. Elles sont nettes mais je ne peux m’empêcher de passer dedans avec la pointe de mon tee, une habitude du temps où il creusait trop le sol. Je retourne faire face au drapeau, je suis au milieu de deux boules blanches.
Nous faisons une ligne droite à nous trois.

Je me baisse sans quitter des yeux le mat au loin, mes yeux descendent pour trouver une marque au sol, bien nette, souvent laissée par un joueur avant moi.

Je vise mes par3 comme je vise sur un green.
C’est un coup direct, sans concession.

J’enfonce mon tee comme un acuponcteur enfonce une aiguille, sans douleur à un endroit stratégique de tout ce corps qui veut me faire souffrir.

Je me relève, me recule d’un pas, je suis devenu rugbyman et je visualise la pénalité à tirer.
Il me faudra traverser ma balle en pleine vitesse pour m’aider de ce vent et monter haut afin de descendre presque vertical et ainsi rouler le moins possible.

Le chiffon rouge ne bouge plus. Le vent me joue des tours. Il ne veut pas que je compte sur lui. Mais des arbres hauts, loin derrière lui bougent encore. Il va revenir.

En général, mon 5 est plus prés de mon pied gauche que du droit, un tiers. Je décale à peine de quelques minuscules centimètres cette habitude pour garder de la force dans ma montée et ne pas ralentir.

Ma balle est posée, sa ligne noire bien visible est perpendiculaire à la face de mon club, presque à le toucher.

Mes mains sont en place.
Elles serrent le grip comme le dit un de mes héros d’enfance.

« Imagine que tu as un oiseau dans les mains, serre le assez pour ne pas qu’il s’envole mais pas trop pour ne pas qu’il étouffe »

Je recule mon club, le remonte un peu, le bouge pour tester ma prise et pour détendre mes avants bras…je me détend et m’enfonce dans ma confiance. Je le replace.

Il recule alors doucement mais régulièrement, sans à coup, comme sur les rails des circuits électriques de voitures de courses, juste guidé, mais pas trop vite pour ne pas sortir de cette strie argentée qui parcourait les voies noires où fonçaient mes minis formule1…

Je suis arrivé au bout de mon pendule, je repars doucement, puis emporté, le club file à toute vitesse, un clac coupant retenti, je fais déjà ma montée, mon corps se tourne, mes yeux retrouve mon bolide rond qui attaque le vent tel un kamikaze fou…

COURS PARTICULIER

Bon je commence par quoi, le positif ou le négatif?

le négatif, allez comme ça je finirai ce post optimiste.

TROP DE TENSION!

Je suis comme mes shafts, stiff...voir xxstiff...une horreur, sur une heure de cours le prof a passé 40mn à essayer de me détendre, les épaules, le cou, les avants bras, les doigts...ça pour etre puissant je le suis ! pas de problème de ce coté! mais seul le haut du corps travaille dans le swing, le reste suis comme il peut avec un temps de retard histoire de prendre la pose à la fin comme sur les photos des magazines...

Résultats, je suis fier de vous annnoncer que je peux stopper mon swing n'importe où tellement je suis tendu!

génial....

Avec une patience peu commune, le prof a corrigé un à un les problèmes jusqu'à ce que l'on arrive à un ensemble peu puissant mais homogène.
Cesser de frapper mais traverser cette garce de baballe et une fois ce concept fait mien, apprendre à avoir un mouvement continu et SOUPLE!

soyons positifs, quand tout cela était respecté, le F7 a bien joué son role, plus de slice, trajectoire convenable.le B3 a été lui aussi à la fete, déjà je le posais mal, les tensions encore, mais une fois le principe du "détends toi bordel!" assimilé....190m relax en plus, le prof a souligné mon potentiel et surtout les 40m à gagner pour ce bois et sans doute une quinzaine de metres pour mes fers...et un jour je ferai des draws...
donc je ne sais pas encore jouer au golf mais j'ai un potentiel.

Mais surtout j'ai enfin une base de travail claire, stop l'autodidactisme irreflechi, vive l'apprentissage vrai!
je vais enfin savoir quoi faire avec mon seau de balles au practice la suite: jeudi, parcours accompagné...


9 TROUS AVEC EL PROFESSORE

Wahooo…
Voila mon résumé est fini.
Des détails ?
Ok.

Alors au final le prof m’a dit que j’avais joué à un niveau inférieur à 20.

3 double bogey, 3 bogey et 3 par. J’étais aux anges mais sans lui je n’y serais jamais mais alors jamais arrivé.
Nous avons fait les 9 premiers trous de….Villennes bien sur.

Lors de l’heure de cours de Mardi matin David (nommons le) m’a donc appris à jouer DETENDU, à me relâcher, à swinguer en oubliant qu’il y avait une balle dans la trajectoire. Pas facile.
Pas facile du tout.
C’est fou ce qu’en 2 mois on peut prendre comme habitudes nuisibles. J’avais passé tout mon temps à frapper cette balle et à corriger mes défauts naturels en faisant des compensations de ci de là pour arriver à une sorte de swing étrange, uniquement fabriqué sur mes tensions et mes bras.Lui, avec une patience géologique, a tout repris pas à pas pour que tout mon corps participe dans ce mouvement majestueux.
La majesté je ne l’ai pas mais au moins mon swing commence à ressembler à quelque chose.
Il est 15h08, on y est, je me sens détendu, mais une vraie détente, je fais le parcours sans enjeu, sans pression. Déjà un grand progrès !

Trou1 dog leg gauche en descente de 300m.
Je ne savais même pas positionner mon B3 avant le cours !
David, sans vraiment me l’imposer me guide sur une routine.
Le regard général, la visée, le tee, le positionnement de la face du club, le grip, le coup d’essai, le waggle pour rester en dynamique et se détendre, le coup.
Et la balle part, droite, mais droite comme je crois ne l’avoir jamais fait. C’est beau. Je me rends compte que je suis bien face à la trajectoire, le club posé sur l’épaule gauche.
Avant mon club restait en arrière mais levé, en tension.
Signe que mon finish avait été retenu et 8 fois sur 10 je regardais un slice, voir un push slice.
Je suis au milieu du fairway, on est à 125_130m.Avant je prenais le F7, là David me fait jouer le F8, l’acier…ça change…
Encore une fois, les paroles rassurantes, la routine.
Incapable de vous raconter le coup, tout s’est passé comme dans un rêve et j’atterris sur le fringe à 3m du trou.2 putts, la vie est belle.
Mais j’ai putté pour un birdie.
Ce que je n’avais jamais réussi sur ce trou auparavant.

Trou2 par 5 en montée constante, green double plateau 450m
J’ai ajouté un driver dans le sac, je n’aurai pas du. La nouveauté ça stresse et je me rends compte à quel point l’équilibre de mon swing est fragile.
C’est là et uniquement là que va résider mon travail désormais, consolider chaque étape de ce mouvement.
Avoir confiance dans mon geste.
Mes bras sont des ressorts sauvages qui vont bien trop vite, mes hanches ne peuvent les suivre, et la tension retient le finish à m’en faire mal le soir tant je maltraite mon corps avec ces arrêts brutaux.
Bref, driver en pull à gauche à 100m à peine, heureusement dans le rough pas la foret.
David ne lâche rien de sa constance et de son calme, le résultat paye, mon rescue récupère la distance manquante mais sur la droite, mauvaise visée.
Les herbes.
Le F8 est joué en stress, bunker à gauche, le F6 crapaute et je dois le reprendre 10m plus loin pour arriver presque hors limite à droite à 50m du trou.
Mon 51 Mizuno est une arme magique. Je respire, j’arme, je sens que mon accélération en descente est bonne et confiante. 50cm du trou. 1 putt.
J’exulte.
Je ne vais pas vous faire le détail de chaque trou, cela deviendrait barbant je pense.
Mais chaque trou a eu son bon coup et c’est ça qui m’a rendu heureux, une vraie joie sans nuage.

Une joie d’enfant qui continue à réaliser son rêve.
Sur le 3 ce fut le troisième coup, un PW à 5m qui a failli rentrer.
Sur le 4 ce fut le troisième aussi, départ raté, coup de replacement et F8 sur le green à 125m en montée.
Sur le 5 ce fut mon coup de départ, retour au B3 qui bien que parti un peu haut est resté droit et plein centre.
Sur le 6, ah le 6, ce par 3 d’enfer que David considère lui aussi comme sous classé, il est 4 il le voit 2 et je suis vraiment d’accord ! Ce fut encore le troisième coup, le petit coup de PW à 3m.
Sur le 7 ce fut le troisième ????? Tiens faut que je m’interroge là… un 56 en hauteur à 20m qui m’a amené à 2m. Bon après j’ai fait 3 putts mais restons sur le positif, ARF !
Sur le 8, encore le troisième, décidemment…un 51 à 40m à moins de 2m du drapeau.
Enfin le 9, le putt final qui signait le +9…

J’ai découvert comment on appréhende chaque trou, comment on rentre en soi à chaque coup pour libérer son rythme propre.
Ce fut un déclic…
Ce fut un délice.
Allez soyons fous, samedi : index…Je ne fais rien demain, je me laisse faire ma petite crise de manque comme ça samedi ce ne sera que le plaisir de retrouver mes clubs et de les mettre en mouvement…

DANS L'ECHEC TU APPRENDRAS

Histoire imaginée mais très largement inspirée de faits réels…

Je suis en forme ce matin. Il y a une semaine je faisais mon premier concours d’index et j’ai ramené une carte de 52 points. Me voici déjà en dessous des 50 après un mois et demi de golf.

Je le savais, je le sentais, ce sport était fait pour moi.

Me voici au départ de mon deuxième concours, une petite demi-heure à peine sur le practice. Quelques drives sont partis à droite avec une large courbe mais cela se corrigera sans aucun doute. Pas de putting, je le sens bien le putter, pas la peine.

Je place mon tee, je pose ma balle fraichement marquée d’un large trait rouge qui en fait le tour en mettant cet équateur bien aligné vers la zone du fairway que je veux atteindre. Derrière les arbres sur la gauche, haut et fort. 200m en contre bas de ce dog leg gauche.

Je regarde rapidement, me place, face du club bien derrière la balle, équateur au centre. Je fais mon swing, très vite, je relève la tête un peu tôt pour voir ma fusée partir. Elle part, à droite, haute, sa trajectoire se courbe, un peu, beaucoup.

C’est le crash.
Le starter a crié, il y a un cours sur la gauche.
Je n’ai pas réagis.
Mon tee a totalement disparu.
Mes certitudes un peu.

Je redescends de mon piédestal, prend mon sac et part chercher ma balle, tête baissé. Elle est sur le fairway du compact à droite, elle n’a pas fait 150 m. les élèves me regardent comme un grand benêt qui vient de redoubler.

Encore pas loin de 170m à faire. J’ai mon rescue, arme fétiche. Je l’arme très vite comme pour vite oublier le coup d’avant. Ça part bien, le bruit est sec et beau.

Je garde la pose.

Je ne regarde pas ma balle, j’attends qu’on me regarde. Je fais le coq au milieu des poussins. Le ridicule ne tue plus.

Je ne retournerai pas à la petite école.

À 10m du green. Un 50/50 comme dans la vidéo de « you tube ». Je sors mon pitch. Tranquille, je place ma face en ressentant la visée, sans viser. Leger backswing approximatif, un bruit étrange et désagréable. Ma balle file à moitié dans les airs, à moitié sur le green comme un avion de ligne lancé à pleine vitesse sur une piste d’ULM.

Je dépasse la piste d’atterrissage et m’écrase dans un bunker.

Je regarde mon club, attendant qu’il m’explique. Il n’a rien à me dire.

J’ai les pieds dans le sable, mon sandwedge dans la main gauche, je regarde le drapeau qui semble s’éloigner de plus en plus.

Le sable se disperse sans beauté, une balle molle et triste s’en échappe et se traine sur quelques centimètres sur le green.

Je retourne vers mon sac, je prends mon putter, j’ai hâte d’en finir.

Je marque, je prends, je nettoie, je vise, j’aligne ma marque rouge dans le sens de ma future trajectoire, j’arme, la balle part.

Le dessin de la marque n’est pas une ligne continue, plutôt une sorte de courbe d’électrocardiogramme irrégulière de quelqu’un qui ferait une attaque. Le coup est mal tapé, mal visé, je dépasse encore ce trou de plus en plus minuscule.

Je ne relève plus, me replace, envoie mollement et une balle incertaine se rapproche, encore un coup de grâce de cette garce blanche et rouge.

Mon putter s’enfonce avec rage dans le sac, il ne m’a rien fait mais je m’en fous.

Il y a un truc qui a cloché. Je ne sais pas lequel. Je vais vers le trou2 un par 5. Je vais me refaire.
Le fairway me semble plus étroit qu’avant.
La lumière sans doute.

Je sors mon bois, il a une marque rouge sur la gauche de la face comme une trainée de sang sale. Je frotte avec le pouce mais ça ne part pas. Pièce a conviction d’un tir qui n’en avait pas. Je reste plus longtemps face à ma direction, mais ma tête est vide et ne réussit pas à se remplir de ma future trajectoire, je vais partir dans l’inconnu.

La balle ne décolle pas. Pire, elle rebondit très vite sur la zone d’envol des petits et roule encore un peu.
par pitié sans doute.

Il y a une autre marque rouge, une moitié de marque. Sur le bas de la face.
Trace indélébile d’un coup de débile.

Je vais tout vivre sur ce parcours, toutes les désillusions possibles. 18 parcours de la croix pour avoir oser marcher crânement sur ce monstre vert sans respect, me croyant arrivé alors que je n’étais même pas parti.

Désormais le doute s’est installé en moi.

J’en ai parlé avec un joueur que je connais un peu depuis le parcours, à qui j’avais conté mes exploits de la semaine d’avant pendant qu’on attendait notre départ.

Il m’a sourit doucement. Il m’a dit

« On n’apprend ce que l’on ne sait pas, et toi tu apprends le golf, non ? »

Il a gardé son sourire jusqu’à ce que lui rende, jusqu’à ce que je comprenne…

LE PERE NOEL EST UNE ORDURE ?

Oui certes, le 10 octobre c’est un peu tôt pour fêter noël mais il faut me comprendre.

À midi le téléphone sonne :
« Oui c’est John, vos clubs, vos bois et vos Wedges sont arrivés, vous passez quand ? Clic ! Allo ? Allo ??? »

7mn et 26 s plus tard j’entrais donc dans l’antre du père noël, les lutins de Mizuno ont bien travaillé, tout est là.

L’acier brille, le grip colle aux mains, les faces de clubs sont immaculées.
La première série de ma vie de golfeur est enfin dans son sac, neuf lui aussi…

Je rentre, je me change, ah non j’étais déjà en tenue. Bon, bah j’y vais.
6mn et 37s plus tard je suis au poste de practice.

Échauffement. Presqu’une semaine sans jouer, on rouille vite !

Bon par lequel on commence ? Je suis comme un enfant devant une vitrine de bonbons.
Soyons sérieux comme en cours, le F9.

Le grip est plus large, ma main fait bien le tour et mes doigts arrivent pile au contact. Plus agréable et sécurisant comme sensation mais ça reste une nouvelle sensation.

Je fais un swing dans le vide et premier constat : le poids et la torsion. Le club est plus lourd c’est évident et surtout il ne bouge pas d’un poil en descente. Impressionnant !

Nouvelle sensation encore. Enfin rien de nouveau en fait, les souvenirs de mes tests en fitting reviennent.

Mais là c’est pour de vrai, on ne joue plus à la fausse.

Je pose une balle, me place, et paf, ça part bien mais je sens pleins de trucs qui ne vont pas. Enfin qui ne vont plus. Je prends de suite un long fer, le 4, sur le tapis je repose une balle et paf !
Ah oui. Ok. Je comprends le sens du mot tolérance maintenant…la vache ! Quelle bouse !
Attention mon Jéjé (oui quand je me parle à moi même je m’appelle « mon Jéjé », idiot ce sont les autres) ces clubs sont faits pour toi, tu ne peux plus t’en prendre à eux…

4 seaux plus tard, plusieurs constats.

Premièrement, ces clubs ne sont pas neufs, ils sont sauvages ! Faut les dresser !
Deuxièmement, du Sand Wedge au 8 tout va bien tant que le club est au milieu en fait.
Troisièmement, les bois 3 et 5 sont géniaux, le stiff me va comme un gant, ça dépote grave et ça file droit.
Quatrièmement, du 4 au 7 par contre…il va y avoir un sérieux travail à faire.

Mon plan de swing est trop plat, je racle le tapis avant la balle, mais BIEN avant ! Je slice quand elle veut bien décoller. Par contre, sur le tee, ça va. Bon décollage, bon toucher. Étrange ça non ?

Bon demain matin, j’y retourne. Un seau avec une routine stricte et un travail du plan de swing sérieux. Un autre seau sur tee du Bois 3 au 7 avec routine STRICTE bien entendu.

Et du putting, plein, juste pour le plaisir. Un pur bonheur ce putter.

En conclusion, on reprend tout depuis le début.

Aujourd’hui est mon premier jour de golf. Le premier vrai jour…

UN JOUR PROCHAIN (3/3)

TROU1 PAR5 HCP12 460m « final »

Il n’y pas si longtemps, quand ma balle faisait ce grand vol vers le green et retombait dessus, mes yeux s’illuminaient, je prenais une montée d’adrénaline et je réclamais intérieurement au réalisateur un ralenti immédiat pour revoir l’exploit !

Mais surtout je fouillais nerveusement toutes les poches de mon sac pour retrouver ce petit outil de jardinage que l’on achète le premier jour où l’on joue au golfet que l’on utilisera que des mois plus tard, outil indispensable à l’étiquette : le relève pitch.

Et je partais à marche forcée, les clubs se cognaient dans un bruit irritant mais peu importe ! Il me fallait retrouver au plus vite, le fameux trou, que dis-je, le fabuleux cratère que ma balle météorite avait sans aucun doute causé sur le green.

Je marchais donc joyeusement sur les lignes de putts, cherchant avidement le monumental accident géologique, et ne trouvais en général qu’un léger renfoncement où aucun œuf à la coque n’aurait pu tenir.

Mais qu’importe le cratère, j’avais face à moi la preuve palpable que j’avais atteint le green ! Je corrigeais donc, presque à regret, le plan du green et retournais vers ma balle.

Mon relève pitch aujourd’hui est en évidence accroché au sac car je le sors heureusement plus souvent qu’à mes débuts, mais je ne peux m’empêcher de revivre cette joie à chaque fois que je le tiens dans ma main.

Je ne suis pas encore sur le green mais devant, je cherche le creux des yeux. Je fais attention à ma ligne de putt en y allant. Je corrige, tapote du pied et repars en glissant dans ma poche le précieux outil.

Ma balle est à un peu plus de 2m, dans cette distance délicate qui ne fait plus partie des putts courts et ne semble pas encore faire partie des putts longs. Catégorie à part donc dangereuse. Je me place assez loin derrière ma balle, me baisse au maximum pour que mes yeux captent le plus possible les courbes qui coupent la ligne entre le trou et ma balle.

Je la marque, la prend, recule à nouveau, la nettoie avec ma serviette.je vide mon stress.je me retourne et regarde à nouveau pour vérifier ma première impression et l’affiner. Je repose ma balle, reprend ma marque qui ressemble à une punaise de luxe.

« Il n’y a jamais de ligne droite dans la nature si tu sais la regarder » me disait mon grand père.
Je me rends compte aujourd’hui à quel point il avait raison.

Le green est un parcours entier à lui tout seul. Suivant l’endroit où vous arrivez dessus, ce fameux dernier coup théorique ne sera jamais le même quand bien même vous passeriez votre vie sur un unique parcours. À se demander si il n’y a pas deux architectes, un pour le parcours et un autre plus perfide encore pour le green.

La zone séparant ma balle de l’objectif final est plane dans sa globalité, mais une faible dépression les sépare. Ma balle va descendre avant de remonter et cette descente bien que faible me fera partir sur la gauche si je partais en ligne droite. Je dois m’ajuster et je visualise ce qui va se passer dans quelques secondes, le coup du putter, puis la faible accélération, le virage, la remontée et le trou. Sur cette ligne imaginaire il y a un point bien précis, le point où le virage commence, le point de rupture, l’endroit où je dois aller avant tout avec une force bien précise.
Je me relève, me met à l’adresse, un peu en avant, mes bras forment ce triangle que j’ai refusé de faire au début du haut de ma grande expérience mini golfique et je fais mon geste dans le vide, trouvant la bonne force pour avoir la bonne vitesse.

Je place mon putter derrière ma balle. Mes yeux restent sur elle. Leger mouvement arrière, retour en harmonie, ma balle roule. Je ne maitrise désormais plus rien, spectateur de moi-même, je regarde ma balle rouler sur cette ligne que j’avais imaginée quelques instants plus tôt.

« Les jeux sont faits, rien ne va plus »

Il y a dans un coup qui va réussir un moment inoubliable, cet instant où l’on sait que l’on est sur la bonne ligne et que la balle va tomber dans le trou. On regarde la suite avec encore plus de plaisir jusqu’à la disparition finale, jusqu’à ce bruit.

Un bruit, une succession de petits bruits, comme un dé qui tomberait dans un gobelet.

« Les jeux sont faits, tout va bien »

J’ai fais un birdie.
Je me sens léger comme un oiseau…
Je me baisse vers le trou pour récupérer ma balle, je la lance un peu en l’air, elle retombe au creux de ma paume, je la glisse dans ma poche…

Mon regard cherche déjà le départ du prochain trou…

UN JOUR PROCHAIN (2/3)

Trou1 par5 hcp12 460m « le bunker du fairway »

Je suis derrière le bunker, je vois le drapeau. Il flotte un peu sur la droite, il y a encore une légère bande de brume devant la butte doucement surélevée du green. On dirait un vaisseau fantôme qui tente de s’enfuir vers le large.

Il me reste encore 200 bons mètres avant d’atteindre la terre promise. Ma balle n’est pas enfoncée, elle a roulé sur le sable, imprimant une trace depuis le fairway.
Je n’ai que deux solutions, la force ou la sagesse.

Je regarde de nouveau vers le green pour m’assurer de ne pas avoir raté une autre subtilité. Ses trois bunkers me laissent une ouverture claire, je pourrai y passer en roulant, le green en lui-même n’est pas très grand, y atterrir de loin pourrait être risqué.

Je choisis mon fer9.
Si je ne me dégage pas aussi loin que je ne le prévois mon fer8 sera là, si tout se passe bien, mon complice, le pitcheur terminera l’attaque.

Je reprends ma routine, derrière le sable, une visée proche de moi pour aller vers le green sans chercher à l’atteindre, juste le swing, sans objectif, sans enjeu, simple et efficace.
J’aime ce fer9, prêt à tous les services, de près comme du bout de ses 110m depuis que je le maitrise.

Je descend dans l’arène, mon grip est déjà en place, un peu serré, je me place, mes pieds cherchent leurs marques et s’enfoncent un peu, à peine, un mouvement de poignet pour m’assurer que je suis détendu. La lame descend jusqu’à flirter avec le sable. Dès que je serai sur, le déclic de mon swing sera un léger relâchement du grip.

C’est un mouvement de pendule de l’ancien temps sans le bruit d’un carillon, juste une sorte de souffle, un choc étouffé, un peu de sable s’arrache nerveusement et dépose sur le fairway un tapis éparse et doré. Ma balle monte sans la hargne de mon premier coup comme lancée et non percutée. Sa descente est rapide accompagnée de deux rebonds, elle trône, fière et lointaine, sur le fairway que je vais enfin pouvoir tester.

Je quitte l’arène, le râteau est là, me voila complice de l’architecte. J’efface les traces de mon passage. Le piège est à nouveau invisible.

Plus j’avance et plus je me rends compte à quel point j’ai pris des habitudes tactiques même en terrain inconnu. J’ai toujours aimé le pitch en plein coup, ce club court, placé bien au centre et dont la face, parfois, reflète le soleil. C’est le fer du ciel, celui qui monte sans crainte pour retomber sur le green et rouler à peine, parfois juste se poser, s’imposer en douceur.

Enfant, dans le sud, je jouais à la pétanque avec mon grand père, j’étais fasciné quand je le voyais s’abaisser, sa main alourdie par la boule touchant presque le sol, puis ce mouvement large et harmonieux, la boule qui monte et tombe derrière ma boule de défense me prenant le point à chaque fois.

Mon pitch c’est le fer avec lequel je pointe comme le faisait mon grand père.

Je suis à portée, en plein coup, effectivement. Je laisse mon chariot un peu en arrière, je sors mon allié de toujours et j’avance dans la ligne de visée de la balle vers le drapeau, encore une habitude devenue instinct.

J’ai une routine spéciale pour lui, un peu comme pour un putting, je me place à l’arrière et mes genoux se plient, je descends dans la position de ces guerriers africains que j’ai déjà vu dans des reportages. En fait je me rends compte que ce n’est pas ça, non je suis mon grand père, prêt à pointer vers le ciel…

Ma visée est nette, à peine à quelques centimètres de ma balle, une fleur de trèfle, blanche et arrondie est dans la ligne, je la remercie et je me relève.

« Relâche tes poignets »

C’est un leitmotiv avant chaque coup qui doit arriver sur le green, les poignets doivent se casser dans la montée du geste et pourtant cette cassure doit être en harmonie avec l’ensemble de mouvement. Je le faisais avec trop de mécanique à mes débuts. On aurait pu voir en me regardant le geste prendre une pause pour que mes poignets plient dans l’angle demandé. Il m’a fallu du temps pour comprendre que cela devait être la pliure d’une branche de saule et non la cassure d’une branche de chêne pour conserver l’harmonie de mon backswing. Alors je me le répète comme une incantation magique désormais.

Le drapeau flotte encore, je regarde les arbres à ma gauche. Leurs cimes bougent vers moi. Ça souffle une fois que l’on est plus à l’abri dans ce couloir naturel.

J’admire l’architecte encore une fois d’avoir fait planter des arbres de faible taille et non des rois de la foret, le vent souffle toujours dans la même direction ici, c’est pour cela que deux des trois bunkers sont sur la droite du green, pour accueillir une probable déviation naturelle après l’envol…

Le bunker de gauche est à moins de 7m du drapeau, je regarde les arbres à nouveau, puis le drapeau et je descends vers la fleur. Je ne la choisis pas finalement mais je prends sa voisine, à peine plus à gauche…

« Relâche tes poignets »

Je visualise devant l’entrée du green quelques boules de pétanque, je vais avoir ma revanche ce coup ci…

La montée est sure, la balle flotte un instant avant de retomber, un peu déviée par le vent perfide. De là haut, je l’imagine dans cet instant où, immobile, elle sait qu’elle va plonger à toute vitesse, comme quand on est au bout du bout de la montée d’un grand huit.

La terre promise est atteinte.

J’arrive devant le green, ma balle est à 2m du trou, je sors mon putter du sac comme un toréador sort l’épée qu’il avait caché dans sa muleta…