dimanche 30 novembre 2008

RETOUR DES OTAGES

Il fait 4° ce matin mais je ne m’en rends même pas compte. Mon nez, si mais c’est son problème, il n’avait qu’à rester à la maison.
Il y a une petite dizaine de jours, j’avis confié mes clubs au Doc et après d’âpres négociations de quelques secondes, nous avions convenu de nous retrouver 10 jours plus tard pour la restitution de mes enfants sauvages dont il avait accepté la responsabilité du dressage.
Pour un tel évènement, il me fallait un témoin-complice de choix et il fut facilement trouvé.
En effet, depuis longtemps j’ai une étrange aptitude en société, je m’y fonds aussi vite que je m’en isole, il faut dire que je n’ai pas ce que l’on appelle un caractère facile…
Heureusement parfois le laps de temps est assez long pour que je me fasse un voire deux amis, rarement plus…
L’avantage avec mon caractère pas facile c’est que cela rend ce genre d’amitié assez solide finalement.
Cessons de suite le chapitre « allongez vous là et racontez moi votre enfance » pour dire que Ben (ce n’est pas son vrai nom, en fait il se prénomme Alfred-Amédée-Wilfried mais mieux vaut garder l’anonymat quand on est pote avec moi…) tenait lui aussi à être présent.
Ben n’a pas de chance. À cause de son swing, de sa vision du jeu et malgré notre différence d’âge, il me sert d’exemple et de référence. J’aime avoir des objectifs élevés et son niveau de jeu est une barre déjà bien assez haute pour être une motivation à long terme !
Il est donc 9h30 ce matin du samedi 29 novembre, je suis sur le parking du golf de Villennes, d’autres joueurs se garent et sortent leur sac plein de clubs, je traine pour sortir le mien car il est vide, j’aurais l’air un peu con…
Par chance le dresseur-doc-chirurgien arrive à l’instant, je peux donc sortir et ranger les clubs sortis du pensionnat.
J’ai presqu’envie de les essayer sur le parking alors on part fissa au putting green.
Bon, histoire de préciser tout de suite, j’ai fais un nombre très élevé de coups ratés ce matin mais c’est l’émotion et le manque, j’ai enquillé les coups comme si j’étais travailleur à la chaine, il me fallait à chaque fois quelques swings pour reprendre le club en main.
Oui parce que les clubs.
Comment vous dire…
Vous avez déjà assisté à une rentrée des classes en septembre dans une école secondaire privée ?
Non ?
C’est con…
Oui ?
Et bah là c’est pareil, les clubs ont changé. Dociles, durs à la tâche, obéissants, propres sur eux et tout.
Mon putter est orné désormais d’un grip noir très sobre, torsadé, plus gros qu’avant mais pas plus lourd. Et il est « accordé »
Comment vous dire…
Vous avez déjà tenu un pendule dans vos doigts ?
Non ?
Décidemment vous n’avez pas de pot aujourd’hui…
Oui ?
Et bah idem. Le putter, que ce soit dans le zig ou dans le zag, semble être sur un rail et ne plus jamais en sortir.
Je ne peux plus dire que je putte droit car maintenant c’est lui tout seul…
Mes wedges ont fait une cure d’amaigrissement. Le shaft semble plus fin, le grip noir et sobre colle aux doigts naturellement et est lui aussi plus fin. Le tout est équilibré parfaitement, le poids est bien réparti ce qui donne une sensation de légèreté avec, en bonus, une sensation de poids en tête, juste assez pour servir de guide.
Comment vous dire…
Vous avez déjà vu un couteau à beurre ?
Non ????
Euh, faudrait peut être y mettre un peu du votre quand même !
Oui ?
Ouf ! Et bah itou, il fend l’air le wedge, et la balle et bien c’est le beurre…
Il obéit au doigt et à l’œil, un vrai plaisir sauf que je ne suis pas échauffé, je frappe sans routine, pressé donc c’est plutôt le doigt dans l’œil finalement mais la sensation est là et bien là : le wedge suit mes bras et non l’inverse.
Direction le practice pour les trois longs fers. Ceux qui avaient fait bobo à papa sans vergogne il y a peu mais que c’était pas de leur faute.
Si j’osais je dirais que mes bras m’en tombent tant la différence fût grande mais je n’ai pas envie de lâcher le fer5.
En gros, mes fers 5, 6 et 7 sont aussi inoffensifs que mon pitching wedge désormais.
Eux sont tout noirs mainten ant, du shaft au grip, un graphite léger comme une plume mais solide comme un acier.
Ils sont obéissants et courageux. À la vitesse où je les envoie sur la balle, personnellement je n’oserai pas y aller tête la première, eux si.
Comment vous dire ?
Vous avez déjà vu des combats de buffle dans la savane ?
Non ?
Bon ça à la rigueur…
Oui ?
Et c’était sympa ?
Les fers courts ont été retravaillés au niveau du lie. Ils semblaient tous manquer férocement de motivation et avaient tous la tête basse.
Le Doc leur a appris à bien se tenir droit face au danger, ils sont ornés du même grip noir à l’autre extrémité, l’ensemble est sobre et en même temps donne une certaine impression combative, shaft acier, tête droite et poignée noire, ça a une sacrée gueule !
Matinée forte en nouvelles sensations donc avec en prime, aucune sensation négative.
Ben, lui aussi a fait quelques tests. Impressionné visiblement par la tenue des clubs dans le swing.
Puis vint le temps de se retrouver autours d’une table, une boisson chaude à l’appui afin de parler fitting, retrofitting, clubmaking et on ne s’est pas gêné…
Mais les meilleures choses ont une fin.
C’est con…
Mais les bons amis se retrouvent vite.
Et c’est pour bientôt.
Retour de politesse, nous allons monter très vite revisiter l’antre du Doc.
Pour un driver et aussi pour continuer cette relation amicalo-technico-golfique de haut vol…

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