Texte imaginaire...
Souvent au practice, quand un joueur réussit un joli coup, il relève la tête afin de vérifier si par hasard un de ses voisins de tapis n'aurait pas remarqué cette perle tirée du seau.
Mais souvent ce n’est pas le cas.
Alors il reprend une balle, se concentre à nouveau et essaye de réaliser une nouvelle fois l’exploit, pour lui-même.
Parfois il perd un peu de motivation, balle après balle, silence après silence…
L’enfant est plus loin.
Sa motivation est intacte.
Ses yeux, posés sur la balle brillent comme si cette petite boule blanche était un gros gâteau au chocolat…
Son geste est simple comme le sont les rêves d’enfant.
Son mouvement est souple comme savent l’être les enfants de son âge parce qu’ils ignorent encore la peur du bobo…
Parfois son coup ne va pas vraiment là où il semblait être destiné.
Pourtant, il replace une balle avec la même joie que s’il avait réalisé l’approche parfaite.
Il s’amuse.
Simplement.
Et son père y veille…
À coté de lui, le regard toujours posé sur les gestes de l’enfant. Les yeux du père brillent aussi. Ils brillent d’admiration parce qu’un enfant est toujours doué.
À un enfant, on dit bravo quand c’est réussi et on encourage quand ça l’est moins…
L’homme a coté de moi est parti, sa petite voix solitaire n’a pas suffit à maintenir sa motivation et une dernière gratte a eu raison de son courage.
Sa tête basse et son pas lent le ramènent au parking.
L’enfant continue à jouer.
Le père se garde bien de faire le professeur, car être père est déjà bien suffisant et parfois si compliqué…
Mais pas aujourd'hui.
Aujourd'hui tout est simple...
Il le pousse à jouer, il invente des jeux, des points à viser, les clubs défilent les uns après les autres et le seau se vide, comme se vide un sac de bonbon un soir de noël…
De temps en temps le père tape une balle.
Pour continuer à servir d’exemple.
Pour se rassurer aussi un peu parfois parce que l’enfant apprend si vite…
Je reste là, je ne tape plus, je regarde la scène faite d’amour et de complicité.
Je ne peux rester finalement car il est temps d’aller faire quelques trous sur le petit parcours, juste histoire de s’entrainer dans des conditions plus réelles.
Le père et l’enfant quittent aussi le practice et je les regarde passer devant moi.
Avec le père nos regards se croisent quand ils arrivent à ma hauteur. Je lui souris car je ne peux m’en empêcher, il me sourit lui aussi naturellement, fier sans vanité d’avoir réussi un instant à jouer comme un enfant avec le sien…
Dans son regard je crois qu’il a deviné que je le remerciais silencieusement de ce doux moment de vie qu’il m’avait involontairement offert…
Je suis maintenant au départ de ce petit parcours d’entrainement.
Seul mais souriant.
Je parle à l’enfant qui est toujours en moi.
Je l’encourage à jouer cette balle vers le green.
Je le félicite même si c’est un peu à gauche car il y a toujours quelque chose à féliciter dans les efforts d’un enfant.
Alors que j’avance vers ma balle, je vois sur ma droite le putting green.
L’enfant et le père sont là bas, au milieu des petits fanions, putter en main.
L’enfant est à l’adresse, il regarde le fanion numéro 2 comme si rien d’autre n'existait au monde, il tire un peu la langue comme le font les enfants parfois quand ils veulent bien faire…
Ils jouent à un nouveau jeu.
Leurs regards ont toujours cette même richesse de vie…
Pour Alain et son fils
Pour Pascal et sa fille...
l'enfant joue, l'homme est un grand enfant qui joue...yan
RépondreSupprimerl'enfant joue toujours
RépondreSupprimerl'adulte analyse...
si l'adulte arrêtait d'analyser, il saurait à nouveau jouer...
frank
merci Jerome, tres touché par ce texte.
RépondreSupprimerJ'ai revecu les petits moments d'eternité que me procure le golf avec ma fille.
bravo a toi
sympa, comme d'habitude,
RépondreSupprimeraujourd'hui tout comme ce père et son enfant, nous avons emmené nos échantillons sur un parcours de 9 trous, ils se sont amusés à faire progresser leur balle de temps à autres sur le fairway, que du bonheur de les voir taper avec aisance
ce texte résonne bizarrement dans ma tête...moi qui ai eu l'occasion d'emmener pour la première fois mes enfants sur un parcours .......
RépondreSupprimerjoli texte ...... jolie réfléxion .....en grandissant, on perd de sa naîveté.. c'est une évidence
Mais IdV ton texte est magnifique, continue ce chemin et tu deviendras un grand joueur de golf, car pour avoir du plaisir a ce jeu il faut garder une ame d'enfant.
RépondreSupprimerDZARDEN
Très joli texte, un vrai talent d'écrivain, ce texte résonne en moi car je viens d'emmener au golf samedi et aujourd'hui un de mes petits-fils, 9 ans, qui prend son pied au practice (aujourd'hui 2h15 d'entrainement avec lui...) et qui en plus, quand il me voit faire une bonne balle, dit "Oh, Super, Papy!!!!"
RépondreSupprimerLe Papy, c'est moi...j'ai oublié de signer...
RépondreSupprimerGerardvin
Il me tarde de pouvoir emmener ma fille avec moi....
RépondreSupprimerDef
J'espère que ton père le lira....M
RépondreSupprimerJoliment écrit Cher Jérôme.
RépondreSupprimerLes instants partagés avec ses enfants sont toujours merveilleux, encore plus quand ceux ci peuvent se dérouler au sein d'une même passion.
Le golf est un jeu (d'enfant, lol) magnifique.
Benohem
Je suis d'accord avec toi IDV.
RépondreSupprimerLors des vacances précédentes j'ai emmené la plus grande (9 ans) des filles de ma compagne tous les soirs sur le parcours. Ces moments ont été magiques : complicité, envie de bien faire, tendresse, responsabilisation... La place de beau-père est parfois si difficile, mais là, tout est naturel.
Ces moments ont joué un grand rôle dans notre décision de vie commune avec ma compagne.
Superbe
RépondreSupprimercelà me rapelle les débuts avec mes enfants même s'il y en a qu'un qui à persévéré, il a eu ces sublimes moments...
Et mon plus grand plaisir maintenant est de jouer avec junior;
WWW
Très joli texte. Bravo.
RépondreSupprimerJoli texte Jérome,
RépondreSupprimerDans d'autres disciplines j'ai partagé ces joies avec ma fille, mais à mon grand désespoir elle n'était pas attirée par le golf.
Mais j'attends avec impatience que ma petite fille puisse venir avec moi au practice.
Ovilmon
J'ai grave les boules à la lecture de ton texte, Jé! ...
RépondreSupprimerQuand j'ai commencé à jouer au golf, il y a bientôt 15 ans, mon fils en avait 10. J'ai tout fait pour qu'il devienne aussi accro que moi, mais sans succès. Il n'a pas accroché du tout.
Dommage, pour moi, je n'ai donc jamais été ce père que tu as croisé au practice, mais dieu sait que j'aurais aimé !
Pour conclure, j'ajouterai que j'aime beaucoup cette citation, qui n'est pas très loin de ton sujet :
"On devient adulte le jour ou l'on bat son père au golf ... on devient un homme le jour ou on le laisse gagner ..."
Merci Jérôme
tres joli moment de poesie, de complicité.
RépondreSupprimerfinalement, ilne s agit pas de golf ou de sport, mais juste d amour...le carburant de nos vies
bravo xxxxxx
C'est touchant, dans le fond et la forme.
RépondreSupprimerIl semblerait que tu aies eu un père qui ne juge pas, qui ne fixe pas d'objectifs impossibles et est un "guide" : quelle chance...
G
Merci G.
RépondreSupprimerMais on va dire que j'ai une bonne imagination et que j'aime observer au delà de mon cercle de famille.
Et comme je l'ai écrit à la fin du texte ce sont deux amis golfeurs et pères qui m'ont inspiré ce texte...