5h du mat, j’ai pas d’frissons, je claque le réveil parce qu’il n’aurait pas du sonner si tôt.
En même temps c’est moi qui l’avais réglé la veille, je ne peux pas trop lui en vouloir non plus…
On est vendredi, il est cinq heure et quart, dans une heure je pars pour Courson, le superbe quatre fois neuf trous du Stade Français.
Phase de qualification en stroke play le matin, un neuf trou en 4BMB suivi d’un second en Greensome.
Le parcours noir suivi de l’orange.
Tranquille…
Pause repas rapide et ensuite on attaque en match play sur le vert, neuf trous en Scramble. Le temps de souffler deux minutes et on se finit en Foursome sur le dernier, le lilas…
Zen, relax, serein, tranquille, détendu, peinard…
À la fin de la journée, je me suis dis qu’il n’y avait qu’une seule bonne raison pour se faire Courson en entier de 8h30 à 20h en avril, saison à peine redémarrée, c’est que votre maîtresse SM est malade et que vous n’avez pas eu votre dose de masochisme.
Sauf que c’est la deuxième fois que je me fais avoir.
Sauf que j’ai déjà réservé pour l’an prochain.
En plus, je n’ai même pas de maîtresse SM…
Vincent « Parrain » non plus.
Pourtant il est venu quand même.
Quitte à souffrir, autant le faire entre amis, en plus ça tombe bien, la compétition organisée par Arnaud Balbin se faisait par équipe.
Oui, le responsable de tout ça c’est Arnaud.
Bien sur…
C’est de sa faute.
Entièrement.
Si on a passé une aussi belle journée de golf.
Car, je dois l’avouer, on a aimé ça en plus…
Il m’arrive de raconter parfois une compétition trou après trou mais pour 36, je ne vais pas prendre le risque.
D’abord parce que je ne me souviens pas de tout et ensuite, dans ce genre de journée marathon, on retient une ambiance, des petits moments de vie, des grands moments de golf, dans le bon ou le moins bon.
C’est le genre de journée ou des bribes de souvenirs vont remonter à la surface lors des soirées entre amis golfeurs (ou non, si, si, il y en a) que l’on va conter comme une grande aventure ou comme une des petites histoires de la grande histoire de la vie de golfeur (ou non, si, si on en a)…
Dans les petites histoires, il y aura celle de Nathalie et David, l’équipe avec laquelle nous partagerons les qualifications du matin. Équipe fort sympathique que nous avons appris à connaître, puis à apprécier. Le hasard faisant parfois mal les choses, ils seront nos adversaires lors du match play en scramble. Match serré qui se finira par un play off, approche. Une sorte de tir au pénalty golfique.
Ça valait le coup de passer la matinée à chercher à bien s’entendre…
Il y aura ensuite un dernier parcours, un dernier match play, en Foursome, peut être celui de trop, plus vraiment d’énergie, mais toujours plein les yeux.
Je ne sais pas si vous connaissez ce, enfin ces, parcours mais dans le cas contraire allez y.
Si vous y êtes déjà allé, inutile de vous dire d’y retourner…
Je ne voudrais pas abuser en vous proposant d’y aller le matin, à la fraiche de préférence, pour voir sur la droite de la petite route qui mène au clubhouse, les mini collines qui bordent des fairways, voir ce drapeau, fier et solitaire qui trône tel un prince inaccessible au bout d’un green lisse entouré de bunkers agressifs.
Le matin, quand on arrive en roulant au pas, ce parcours est splendide et accueillant.
Une fois dessus, une fois que l’on foule les fairways, un par un, on comprend que ce parcours est un cousin proche de l’Albatros.
Peu de répit, rien n’est facile tout au long de ces départs chiffrés et colorés.
Le 2 orange, le 5 vert, le 8 noir ou le 6 lilas.
Tant que l’on n’est pas dessus, tant que l’on n’a pas le fer5 dans les mains, loin du tee de départ que l’on regarde en arrière avec regret telle une terre sécurisante que l’on a abandonnée inconsciemment. Tant que, fer 5 toujours dans les mains, on regarde ce green au loin, trop loin sans doute, telle une terre promise dont on rêve depuis 300m…
Si vous ne connaissez pas ce parcours, allez jeter un œil sur Google Earth, zoomez à volonté pour voir cette profusion de par4, 5 et 3, pour voir cette quantité importante de bunkers disséminés un peu partout, pour voir ces grands lacs dont on devine au bord nombre de greens que l’on imagine risqués à atteindre, devinez les reliefs nombreux de ces quatre parcours qui s’entrecroisent à volonté…
Voici ce que cela donne lorsque vous y êtes vraiment.
Ça donne envie non ?
Parlons un peu de golf tout de même.
Un peu de temps pour le practice, j’arrive serein avec Vincent au départ du noir pour le 4BMB. Chacun joue sa balle jusqu’au bout, on conserve le meilleur score et on fait les comptes à la fin. Démarrage en douceur avec +2 sur le premier tiers et +1 sur le second tiers, ça déroule en douceur, le swing en rythme.
Quand je rate, Vincent assure et inversement.
L’important dans cette formule consistant bien entendu à ne pas se ramasser en même temps bien sur.
Tout va donc bien jusqu’au 8.
Vincent dévisse son drive et c’est à mon tour de jouer ce par4 très court avec de l’eau à gauche mais pas de réel danger. Jusque là j’ai attaqué avec des drives bien dosés, je prends le bois3 sans raison valable, Pif et Paf s’engueulent et je choisis de ne pas écouter ni de voir tous les voyants rouges qui clignotent frénétiquement à coté de mon neurone.
Quick hook à 50m dans la flotte…
Vincent a joué une provisoire car la première est perdue, je gratte mon H4, j’envois ensuite une balle dans la flotte au fer8, Vincent sort d’un bunker de green en deux fois.
Bref !
Esprit d’équipe, quand on foire, on foire ensemble… quadruple bogey, on vient de tuer la carte en un seul trou.
Même si on finit avec un joli par sur le par5 final.
+7 avec le quadruple, ça agace un peu…
On enchaine donc sur le parcours orange pour le Greensome. On joue tous les deux le départ et on choisit le meilleur des deux pour finir chacun son tour ensuite. Formule délicate et stratégique surtout qu’on a un petit coup au mental avec la déception du 8 noir.
On s’en sortira pas trop mal en étant +6 jusqu’au 6. De jolis coups de chaque coté, des petites erreurs sans gravité aussi. Je garde en mémoire le drive du 2 où ensuite Vincent n’a qu’une petite approche à faire au SW, un coup de fer5 de plus de 160m vent de face en second coup du 3 qui va planter l’entrée de green. Mais au 7, plantage en duo, un bon gros quadruple bogey à nouveau vient plomber la carte.
Bon, on ne connait pas vraiment le parcours, je ne l’ai fait qu’une fois il y a un an et Vincent ne le connaissait pas.
Pourtant, à chaque départ me revient le souvenir de l’an dernier avec Claude et le 7 orange, je m’en souviens bien. Je me souviens surtout que cela ne s’était pas très bien passé.
Là j’envois le drive directement dans le lac, Vincent est à gauche du fairway, en pente mais au sec, je joue donc sa balle pour l’envoyer elle aussi à la flotte…voila comment un quadruple se prépare en Greensome, par l’addition des déceptions de chacun à n’avoir pu mettre son partenaire dans de bonne conditions de jeu…
Voila comment, après la pause déjeuner on se retrouve dans la dernière poule à jouer les match-plays pour se classer entre la neuvième et la douzième place.
Et pourtant, on est ravis, temps superbe, crème solaire indice 50 à foison, ambiance excellente et parcours magnifique.
Il est donc temps d’attaquer le véritable objectif du jour, les matchs…
On attaque en scramble, formule que l’on connait avec Parrain pour l’avoir déjà pratiquée plusieurs fois, le vert sera le lieu du combat, parcours long qui va nous avantager par rapport à nos adversaires. On a joué ensemble toute la matinée, leur niveau est très bon mais ils ne sont pas très « longs ».
Et pourtant, malgré cet avantage le match sera très serré et ne trouvera sa conclusion que sur le practice green pour un tir au pénalty en approche courte que l’on gagnera grâce à mon putter magique.
Je retiendrais le 5 vert, ce par5 splendide avec ce lac immense qui plonge le joueur dans une perplexité totale quand le drive de départ est bon.
La tentation est forte. Particulièrement en scramble. Départ correct, la stratégie est claire, Vincent place sa balle sur le fairway et me laisse le plaisir de risquer de noyer ma balle dans les 215m de flotte qui nous sépare du green.
Depuis le départ, je suis barbouillé à cause d’un truc sans doute pas frais lors du déjeuner rapide au clubhouse, je joue donc sans forcer, tout en douceur.
Et cette douceur forcée va m’aider à bien contacter la balle et la faire traverser sans peine tout le lac, on a un putt pour eagle d’une dizaine de mètres, on finira sur un birdie.
J’aurai aussi quelques surprises lors de ce match sur mes distances, sur un par3 de 142m mon fer8 bien contacté tombe dans le bunker derrière le green !
Mon H4 va faire plus de 190m et dans ces deux cas là, comme le bois3 avant, je serai en total relâchement avec une sensation de swing au ralenti où je sens bien en moi l’enchainement des mouvements.
Ça c’est bon pour l’antisèche !
Courte victoire mais victoire quand même !
Il est presque 18h, c’est le moment du dernier match, en foursome sur le parcours lilas.
27 trous dans les papattes…
Le foursome c’est l’épreuve de vérité, on joue l’un après l’autre, un coup réussi peut suivre le pire coup de la journée.
Slice, socket, noyade de balle, hook et de temps en temps un très beau coup qui sort du lot.
Nos adversaires sont largement à notre portée, on mène 1up au 5, on gère la partie de façon correcte, pas de crainte réelle mais à partir du 6, c’est terminé. Ni Vincent ni moi ne réussissons à retrouver du jeu.
Surtout moi je pense après réflexion.
51.
C’est le nombre de trous que j’arrive à faire sans trop craquer…
Ça vaut bien un apéro non…
On finira donc dans la douleur les trois derniers trous, je retiens mes erreurs pour mieux gérer un prochain marathon, nous applaudissons lors de la remise des prix et il est temps de rentrer car samedi, il y a une autre compétition tout aussi passionnante sur un autre parcours très technique…
Allez au dodo !
quelques images pour vous donner envie d'aller y faire un tour... ICI
Très bien écrit, ça donne envie !
RépondreSupprimerN'hésites pas ! ;)
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