jeudi 6 mai 2010

MUSCARIA GOLFICUM BRETONNIS…



Épisode 4 : Tous à la plage !
Entorse au programme de départ ce samedi. Nous ne sommes pas à Cornouaille mais à une cinquantaine de kilomètres sur le Golf de Ploemeur Océan pour découvrir ce qu’est un links breton.
Un links par définition est un parcours de golf construit en bord de mer qui respecte l’aspect naturel du terrain.
Très peu d’arbres et donc par conséquent soumis aux caprices éoliens de dame nature.
Et dame nature, en Bretagne, comment dire, on sent bien qu’elle n’a jamais fumé une clope de sa vie…
Départ prévu vers midi trente, notre mère à tous, Mini Flyette, a préparé ce matin moult sandwichs, bananes et bouteilles d’eau afin que les bambins que nous sommes ne manquent de rien pendant la ballade.
C’est pas un adjudant chef qui aurait ce genre de douce attention, je le sais j’en ai eu sous mon commandement quand j’étais fringuant officier et je n’ai souvenir d’en avoir vu un me tendant une banane dans la brume matinale d’un champ de bataille en me disant « tenez mon lieutenant, vous n’allez quand même pas jouer à la guerre le ventre vide ».
Comme quoi faites du golf pas la guerre !
Bref.
Tout le monde au practice, distribution des seaux et en avant les châteaux de balles.
Superlent, curieux par nature, observe mon semblant de swing et me lance fort gentiment d’ailleurs cette sentence golfique qui connut un grand succès dans les discothèques des années 80 :
« T’as le hook coco ! T’as le hook qui te colle à la peau ! »
Quand je vous dis qu’on a tout piqué au golf…
En bon diagnosticien sans canne il me fait remarquer que mes bras sont pliés en haut du backswing et trop en tension ensuite. L’ordonnance est rapide et simple : il va falloir penser à se détendre et se relâcher sinon sur le parcours cela risque d’être beaucoup moins drôle.
Je travaille donc cela de façon appliqué jusqu’à ce que je me rende compte que je suis tout seul au practice, que tout le monde est parti et qu’il serait sans doute temps de regarder l’heure.
Tout le monde est effectivement au départ du 1.
Superlent, Golfarmer, Mini Flyette et moi-même ouvrons le ban, la balle sur les blancs, Minifly, Pipo, Folgan et LudovicD sur les bancs, ils nous suivront dans la course aux bancs, de sable bien entendu.
Départ du 1, on voit la mer, c’est donc un links c’est confirmé. Les arbustes ne sont pas hauts mais nombreux et touffus. 

De douces fleurs jaunes ornent les branches tordues, pliées par des siècles de vent sans pitié, le ciel est lourd de nuages sans menace, Éole est là, assis, souriant et calme.
Encore une journée bucolique je sens, manquerait plus que le gazouillis mais fort heureusement la mouette, une sorte de pigeon du coin mais plus élancé quand même, n’est pas du style gazouillis plutôt dans le ricanement rauque.
Certaines sont dites rieuses, celles que l’on va avoir sont plutôt du type morderieuse, espèce endémique des golfs de bord de mer.
Allez en avant !
À moi l’honneur, youpi…

Routine, calme concentration, détente. Léger slice. Limite content de démarrer ainsi sur ce par4 avec le drapeau en contre bas et des murets partout.
Le muret est une plante très résistante, sans branche ni feuille qui une fois planté, ne pousse plus mais repousse bien les balles par contre.
Golfarmer en fera l’expérience.
C’est ce qui est plaisant avec les voyages, on découvre souvent une flore inconnue de nos régions.
La petite troupe ne s’en sort pas trop mal sur ce premier par4 sans grand danger puisqu’on voit le drapeau depuis le départ.
Il faut en profiter, ce ne sera pas souvent le cas…
Un petit par3 à suivre de 167m légère montée, je prends le 20°, premier contact avec le vent, deux clubs de plus. Superlent remarque que ça ne souffle pas beaucoup aujourd’hui.
Mais bien sur…
Premier par5 sur le 3, un petit arbre ridicule derrière un obstacle d’eau. Ridicule mais dans la direction du jeu. Bien sur, la branche la plus haute dans un bel effort chope ma balle, me voila bon pour un recovery.

Ça devait être le seul arbre de la plage…
Le 4 est un par4 en descente qui semble court. Superlent attaque au drive par la gauche, ce qui tombe plutôt bien car dans le sens du dog leg, le trou étant totalement invisible bien entendu. Il y a une mire pour aider, je m’en aide et mon drive part bien droit devant.
Le petit groupe descend pour voir où sont les balles, il y en a deux proches à même pas 50m du green. Effectivement c’était court. Aucune des deux n’est la mienne et au bout du fairway il y a un obstacle d’eau.
Ok, j’ai compris, encore un architecte perfide…
Mon 60° après le drop est bon, le jeu est assez relâché dans l’ensemble, le parcours est beau, le temps est splendide.
Direction le par3 du 5 avec jovialité et concentration. 142m, fer8 à hauteur mais kick à gauche dans la pente, les greens sortent de l’aération, un peu de sable parfois, on ne va donc pas trop s’attacher au score surtout dans le cadre d’une reco qui ressemble plus à une sortie touristique et éducative qu’à une compétition pour gagner le jambon du coin.
Cela ne nous empêche pas de chercher les bonnes stratégies, guidés par Superlent qui est le seul à connaître le parcours.
En plus je rêvais depuis longtemps de partager une partie avec lui donc je ne vais pas bouder mon plaisir sur les petites erreurs de débutant en début de saison.

Voila le 6, superbe par4 avec deux obstacles d’eau à la suite de 360m. Drive sur la piste, fer8 sur le green, deux putts, un par agréable sur le Hcp2 du parcours. Au 7, une nouvelle mire, pas d’eau après, le drive est bon mais ne tient pas à cause du vent et surtout d’un fade tendance slice, la balle est avalée par les jolis machins biscornus à fleurs jaunes. La provisoire est meilleure, on va continuer avec. Le vent est désormais bien présent et j’apprends à jouer avec et lui s’amuse à jouer avec moi…
Ce sera le cas sur le 8, par 4, mire en prime de 268m où, suite aux conseils de Superlent je démarre juste au 20° et me retrouve à jouer fer8 en second coup !

Effectivement, le vent provoque des surprises. 155m pour le second coup, fer8 un chouillat trop court qui dévale en bas du green, pas dans l’eau donc jouable, deux putts ensuite, par si les règles ne sont pas prises en compte, comme de faire des coups d’essai dans un obstacle par exemple.
Superlent, pédagogue moqueur, me charrie un peu avec ça et c’est une bonne chose car je saurai m’en souvenir en compétition…
La promenade de l’aller se termine sur un par5 avec mire au second coup, le drive est bon mais le bunker de fairway s’est rapproché en douce, bonne sortie au 20°, un PW pour le green et deux putts à suivre, bon niveau de jeu aujourd’hui, nous partons pour le retour avec le sourire.

Sauf Golfarmer qui a un peu de mal dans son jeu, l’envie de jeter un club ou deux l’effleure, j’ai connu ça plus d’une fois alors on essaye d’en rire.
Mais je sais que ce n’est pas facile à gérer, surtout quand les autres s’en sortent plutôt bien, on ne profite pas du parcours et lorsqu’un bon coup est joué on préfère penser que cela ne va pas durer et que le hook ou le slice va suivre juste après…
Et malheureusement il suit parce que, quelque part, on l’a décidé.
Enfin Pif l’a subtilement proposé à Paf pendant qu’on avait le dos tourné…
En plus le 10 c’est le Hcp1. 364m, obstacle d’eau à une centaine de mètres du départ. Obligation de traverser.
Le vent s’est levé pour de bon.
Zen…
Drive et 20° pour arriver sur le coté gauche du green, ça change du 20° fer8 de tout à l’heure !
Direction la plage pour les trous les plus proches de l’océan, on va commencer à rigoler…
Au 11, par 3 de 171m, H4 sur vent latéral, je joue 10m à droite du green et la balle retombe sur le bord du green à gauche.

Ok…
Va falloir jouer humble et compensatoire…
Comme le par5 du 12 où là encore un bunker de fairway s’est rapproché en douce, il faudra après la sortie de bunker un bon coup de bois3 ras de terre pour arriver aux abords du green. Sur le 13, par4 de 331m, ce sera l’inverse, après un bon drive il suffira d’un 60° pour le green. 


Sur le par5 de 493m du 14, je fais un bon drive et un très bon coup de H4 pour être à une cinquantaine de mètres du green mais je gratte avec gourmandise mon 55° que j’avais choisi sans conviction.

Sacré Pif va…Toujours pour faire des blagues…
Sur le 15, par3 de 138m au mât, il y a une mare de buissons tortueux avec les ptites fleurs bucoliques…
On passe tous et en allant vers le green, je vois une dropping zone indiquée.
Ça se confirme, une balle là dedans, tu ne vas même pas te fatiguer à la chercher et quand bien même tu la retrouves, inutile de chercher à la jouer…

Retour dans les terres au 16 avec un par4 en dog leg bien à gauche et court. Superlent se fait avoir comme moi sur le 4, balle perdue dans les buissons, je temporise au bois3 avec une balle basse, effectivement il reste une approche au 60° à faire ensuite.
Sur le 17, drive en gros slice dans le hors limite, un peu agacé je joue une seconde balle un peu à gauche, je joue une autre balle provisoire. Je retrouve les deux, un petit coup de fer9 tranquille à faire. Une bonne grosse sockette…

Petit passage nerveux quand même, je rejoue le fer9 plus relâché et tout va bien.
Je m’excuse auprès mes partenaires, Golfarmer compatit et Mini Flyette en rigole, tout va bien…
Je peux aller refaire un slice au 18…
Mais Golfarmer dit « le faucon malté » me retrouve la balle miraculeusement.
Ça tombe bien, le ciel s’est assombrit brusquement, il est grand temps de finir.
Un coup de PW en recovery qui arrive sur le green, deux putts pour finir sur le par.
On file se mettre à l’abri du vent car il souffle du froid humide, on attend nos compagnons et zou !
Courte synthèse en deux mots sur le parcours : « Allez-y ! »
Superbe et très challenging…
Bon nous on file directement à la maison pour de la boisson chaude, du nougat espagnol typique de la Bretagne.
Ce soir y’a restaurant et ensuite y’a Kërling.
Et demain y’a Ze Ker-compétition à Cornouaille par équipe de deux en 4BMB.
Ça ne va pas être du Kouign-amann !
Oui c’est la tarte locale…
Comment ?
Qu’est ce que le Kërling ?
Euh…
À suivre ?

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