vendredi 29 janvier 2010

CHAGRIN D'LABOUR...



C’est assez délicat à expliquer…
Parce que je vis en couple depuis quelques temps déjà et que je ne voudrais pas que cet article soit mal interprété…
Cela fait quelques jours que je réfléchis à ce qui fait que ce sport, le golf, me plait autant, m’attire autant.
Pourquoi aujourd’hui, avec cette pluie qui n’a pas cessé depuis ce matin, cette pluie lourde et froide dans un ciel sans lumière, je suis désemparé à l’idée que je n’aurai sans doute pas mon rendez vous avec le vert comme prévu.
Vous vous souvenez quand ado, sous le joug de la tyrannie parentale, vous restiez confiné à la maison sous le prétexte fallacieux d’une chambre pas rangée depuis des semaines et ce, malgré les ordres et les menaces réitérées ?
Privé de cette sortie que vous attendiez tant, soumis à une impatience impossible à feindre avec cette petite blonde face à laquelle vous deveniez idiot tant elle était belle.
Et en plus ce soir là, c’était sur, cela aurait été l’instant tant attendu du baiser sur la bouche…
Alors vous passez la soirée à errer sans but, la vie devient soudain amère et ingrate.
Vous savez bien que vous pourrez la revoir bientôt, mais rien n’y fait, vous restez inconsolable.
Je ne suis pas en train de vous dire que je vais au golf comme on va à un rendez vous amoureux, enfin pas tout à fait…
 Mais ce que je sais confusément c’est que j’y vais avec une vraie joie dans le cœur.  J’y vais pour retrouver quelque chose qui me manque. Difficile à faire comprendre sans doute pour qui n’a jamais tapé une balle un matin de printemps, au milieu d’un fairway, vers un green où flotte un drapeau impérial que vous allez attaquer comme si c’était une forteresse offerte et pourtant si imprenable parfois.
Au golf, on baigne dans une douce et captivante confusion des genres en fait.
On découvre avec le temps et la maîtrise une vraie poésie dans les enchainements mécaniques et techniques complexes qui forment le swing. De la même manière, on se rend compte à force de parcours de l’influence implacable des calculs de l’esprit dans la réussite d’un coup de golf.
Une partie réussie, c’est celle où votre corps et votre esprit se sont entièrement consacrés au jeu et d’une certaine manière cela pourrait se rapporter à la vie de couple.
Vous devez être entièrement avec l’autre si vous voulez que cela fonctionne.
L’amour platonique n’a pas de fondement et la passion d’un soir, aussi explosive fusse t’elle, n’auras sans doute pas d’avenir…
C’est cette analogie que je retrouve dans le golf, cette relation pleine et entière nécessaire pour qui veut progresser.
Vous avez déjà remarqué comme un joueur de très haut niveau a l’air calme et apaisé quand il est en train de battre le parcours à plates coutures ?
C’est une attitude qui m’a plusieurs fois marqué quand je regarde des retransmissions de grands tournois et qu’un joueur sort du lot sur le parcours.
Il a l’air indestructible, olympien et apaisé à la fois mais, pourtant, il émane de lui une énergie impressionnante. Il a cette aura qu’ont ceux dont l’esprit et le corps sont dans une osmose parfaite.
Comme certains moines des religions orientales, ou comme l’être imaginaire formé par deux personnes qui s’aiment et qui ne forment plus qu’un.
Je crois de plus en plus qu’il faut former en nous même cette union délicate du corps et de l’esprit, du technique et du sensible, pour avancer dans la maîtrise du golf.
Il faut accepter d’avoir une relation intime et forte avec le parcours sur lequel on joue, il faut ne faire qu’un avec le club que l’on a dans les mains.
Le simple fait de savoir qu’on a une posture à l’adresse stable et équilibrée, que la prise de grip est en phase avec les articulations du poignet, que notre corps est correctement aligné par rapport à la trajectoire du coup choisi, tout cela ne suffit pas si vous n’avez pas l’intime conviction, la sensation certaine que votre esprit est calme, serein et convaincu de la réussite à venir.
Vous vous souvenez de cette sensation qui vous habite quand vous dites vos sentiments à l’être aimé et que cette personne vous renvoie le même « je t’aime » avec force conviction ?
Vous vous souvenez de cette connexion parfaite en vous entre votre corps et votre « âme » en cet instant précis ?
Aimez ce sport, vraiment, sincèrement, entièrement et je suis sur que vous progresserez…
Que celui qui n’a jamais aimé me jette la première balle.
Une Tour IX de préférence…

7 commentaires:

  1. Cetty Lefebvre30/1/10 22:42

    Jerome, comme je te l'ai écris sur ton site FB, ce texte est très prenant , tu décris très précisément ce que je souhaite ressentir si je joue au golf, cette relation unique et véridique en harmonie avec nos ressentis dans la vie quotidienne.Tu as l'art de nous donner envie d'aller de suite sur un green, malgré les éléments défavorables...J'adore !!!

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  2. Merci beaucoup Cetty, je suis très touché :)
    Maintenant, je vais être obligé d'aller sur les parcours par tous les temps alors! ;)

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  3. Une autre vision d'un sport dont j'ignore tout ou presque... Une lecture agréable, en tous les cas ! Merci pour le partage, et bonne continuation

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  4. Ravi de t'avoir apporté cette vision alors :)

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  5. Jerome tu n'imagines pas ... nan tu n'imagines pas ...
    Un jour je te dirais pourquoi ce texte me touche tant en ce moment, Amigo ...

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  6. Quand tu veux pour le jour, Amigo...

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  7. whaou...je lis souvent, je ne mets pas tjs de commentaires, mais là, chapeau, c est d une poesie et d une force...
    tes textes sont en general plein d humour, là c est une autre facette de ton talent...

    merci! Bizzz et bonnejournee
    Lau

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