mardi 13 janvier 2009

LE DOC...




Sur quelques textes j’ai pas mal parlé du Doc.
Je vais essayer, je dis bien essayer de vous expliquer ce qu’est vraiment le Doc et ce qu’il fait.






Club Maker est le premier mot qui me vient pour son métier. Traduisez, il fabrique des clubs de golf sur mesure. Mais il est aussi Club Fitter, il va travailler sur des clubs existants pour les rendre adaptés à votre physionomie et votre style de swing voire mieux, votre stratégie de jeu. Le Club Fitter, quand à lui, est un spécialiste des mesures (amusez vous à compter combien de détails sont mesurables sur un club, comme ça, juste pour rire) et ensuite des recommandations.
Bah oui il ne va pas mesurer comme ça histoire de faire joujou, on n’est pas à Ikea avec un mètre ruban, non mais…
À partir de là, soit il va changer une partie de votre club, soit tout, mais quand il change tout il devient un Club Maker.
Simple non ?
Et bah le doc il est les deux…
Et c’est bien pratique…
Mais cette profession se doit donc d’avoir un grand nombre de qualités.
Bien entendu il connait parfaitement le jeu du golf dans toutes ses complexités techniques et stratégiques.
Il est bien sur joueur lui-même… (Il sera un peu plus quand les golfs seront éclairés la nuit mais bon il n’avait qu’à pas être passionné par son métier et pi c’est tout !)
Il a une connaissance du matériel totale aussi bien dans l’histoire de l’évolution du dit matériel que dans son actualité et ses innovations. Et quand on connait l’explosion marketing qu’a connu le golf ces dernières années ce n’est pas une mince encyclopédie qu’il faut avoir dans la tête, je vous garantie qu’il a quelques volumes…
Il doit posséder aussi de bonnes connaissances sur la morphologie de l’homme pour comprendre la mécanique complexe des différents coups que l’on joue sur un parcours, et vous savez tous qu’il y en a quelques uns et vous serez d’accord avec moi si je dis que le corps ne travaille pas de la même façon quand on joue avec un driver ou avec un putter.
Ensuite il se doit d’avoir une capacité d’observation parfaite, un œil de chirurgien aiguisé, car un swing de golf dure 1 seconde dans le meilleur des cas et il y a bien des phases qui s’enchainent pendant ce court laps de temps ! Comme tous les grands chirurgiens, il a pour le seconder un appareil très sophistiqué : le « launch monitor », une jolie valise martienne qui calcule même le coefficient d’efficacité de votre swing…Mais il faut être calé pour savoir interpréter la mine de données qui ressort de cet outil après un swing….
Il se doit aussi d’avoir de bonnes connaissances de l’esprit du golfeur, comprendre ses attentes, ses doutes, ce qu’il y a derrière ses questions ou ses objectifs pour traduire toutes ces données en club.
Parce qu’un club c’est quoi ?
Trois choses : un grip, un shaft et une tête.
Sauf que vous n’êtes pas sans ignorer le nombre de grips, de shafts et de têtes différents qui existent aujourd’hui sur le marché, le nombre de combinaisons possibles ferait pâlir les statisticiens de la loterie nationale…
Sauf que pour vous, il y a une seule combinaison grip, un shaft et tête qui vous convient parfaitement.
Et pour corser le tout, votre jeu, donc votre swing va évoluer dans le temps et il se doit de le prendre en compte…
Il doit donc dans un premier temps apprendre à vous connaître et va donc développer une grande capacité d’écoute.
En même temps on aime tellement parler de notre « moi golfique » que cela ne doit pas être bien compliqué d’écouter, j’ai même entendu dire que certains écrivent même leurs expériences golfiques.
Non mais franchement, pourquoi pas un blog pendant qu’on y est…
Et comme il sait ce dont il a besoin de savoir chez nous il va devoir aussi avoir une certaine autorité et une bonne crédibilité pour ne pas dire de la pédagogie afin de diriger l’entretien et l’évolution du travail qu’il y a faire entre le joueur et lui.
Et ce n’est pas si facile, j’en connais qui sont butés…
Que de qualités n’est ce pas ?
Et encore je suis sur que j’en oublie mais ce n’est pas grave je n’ai pas finit mon explication, je vais donc les retrouver plus tard.
Alors, dans les faits, comment ça se passe ?
Pour le clubfitting c’est comme quand vous allez chez le docteur mais en plus drôle quand même parce qu’il n’y a pas salle d’attente avec des gens qui toussent et des gosses qui déchirent les pages d’un Paris-Match collector de 1975 que vous aviez repéré en entrant…
Donc vous téléphonez au Doc (bah oui ça vient de là, j’étais malade moi aussi mais là ça va, je vous remercie de vous en inquiéter, je suis en rééducation) et vous lui dîtes de quoi vous souffrez car au golf il y a plein de maladies possibles comme par exemple la pushslicyte aiguë, la topance arthritique et la traviollite puttante pour ne citer que les plus communes.
Par exemple, si à chaque fois que vous faites un coup de fer long sur le fairway, un paysan se tient derrière vous et met des graines là où se trouvait le divot, c’est que vous grattez beaucoup trop !
Là-dessus, un dialogue s’engage et se termine par une prise de rendez vous pour auscultation.
Arrivé au cabinet du docteur, sans salle d’attente et sans revue mais avec plein de médicaments partout et tout brillants que vous auriez envie d’avoir des maladies incurables, vous passez au questionnaire de connaissance et là c’est le pied, vous avez le droit de ne parler que de vous pendant une bonne demie heure.
Enfin de votre relation avec le golf j’entends, allez pas lui raconter vos problèmes de couple depuis que madame s’est mise au curling par vengeance.
Ensuite, on entre dans la phase auscultation du matériel afin de repérer les défauts possibles de votre matos préféré ou détesté, tout dépend de la maladie.
En ce qui me concerne c’était détesté mais bon c’est une autre histoire que les fidèles lecteurs qui me suivent depuis des jours (au moins) maintenant connaissent bien…
Et là si il y a un défaut, lie pas comme il faut, loft trop haut ou trop bas, swing weight délirant, j’en passe et des meilleures, il va le trouver parce qu’il a tout le matériel adéquat à l’étage, et des appareils de mesure divers et variées, ce n’est pas ça qui manque.
Bien sur il va aussi dans ses mesures trouver des clubs « zéro défaut » et là, quelle coïncidence, c’est le club que vous jouez le mieux, dingue ça non ?
Le résultat est parfois surprenant mais toujours sans appel.
Ensuite il y a une étape primordiale : la synthèse entre les défauts notés avec les maladies dont vous souffrez et là on se rend compte à quel point un médecin diplômé est indispensable.
Après, auscultation dynamique. La séance sport dans le patio où vous allez swinguer.
Le doc rend sa casquette et en prend une autre, (il a une étagère pleine de casquettes du meilleur goût) celle de observateur diagnosticien es swing… La séance va durer assez longtemps pour qu’il vous regarde taper vos clubs et petit à petit devinant vos besoins, il va vous proposer d’autres clubs spécifiques et recueillir vos sensations. Tout cela pour arriver à trouver la bonne combinaison, grip-shaft-tête…Sachant bien sur que pendant toutes ses observations il a petit à petit éliminé certains composants, certains types de tête et s’est fixé sur un diamètre particulier de grip. Le choix s’affine avec le temps d’analyse en fait.
Une fois cette séance terminée, la casquette rangée et une autre sortie, arrive l’analyse du fitting proprement dit avec le conseil global et l’ordonnance…
Pour les fidèles lecteurs décris précédemment vous avez lu la mienne, il y avait un paquet de médicaments quand même mais bon j’étais très malade aussi il faut le dire.
Voila pour le fitting ou le retrofitting pour être plus précis.
Je ne peux clore ce sujet sans vous parler du rétro fitting du putter.
Parce que là on entre dans catégorie « casquette artiste »
En effet, cette opération technique est proche de l’accordeur de piano. Oui je sais cela peut vous paraître étrange mais c’est le cas pourtant.
Quand vous frappez un putter sur un sol dur genre béton, il émet une vibration dans le shaft. S’il se tord, vous avez frappé le sol trop fort, changez de putter et laissez faire le Doc la prochaine fois.
Cette vibration, donc, se propage à partir d’un point précis et ce point DOIT se situer au centre de votre grip de main.
Si ce n’est pas le cas ?
Je vous plains franchement…
Parce qu’une fois que le putter est accordé, il est comme sur des rails invisibles aussi bien dans le backswing que dans le finish et ça, cela vous fait gagner en confiance sur un green, je ne vous dis que ça…
Et le club Making, on en parle quand ?
Maintenant.
Pour le début c’est tout pareil avec une petite différence notoire tout de même, vous n’avez pas de club malade car vous n’avez pas club du tout…
Ou alors vos clubs sont tellement malades ou vous sont tellement étrangers qu’il vaut mieux tout changer…
Bref.
Il y a une casquette particulière pour ce travail, celle du Doc es club sur mesure.
Car il va créer, pour vous rien que pour vous tout seul le club, ou la série de clubs, ou le putter ou les bois de parcours ou le driver ou toute la panoplie de guerre.
Non pas les tees…Pas encore à ma connaissance…
Et là, comment vous dire… C’est le bonheur ?
Oui c’est ça, c’est le bonheur.
Merci, donc c’est le bonheur.
Votre club devient le prolongement naturel de vos bras, ce n’est pas Edward aux mains d’argent, c’est bien mieux que ça…
Je le sais j’en ai…
Un 60°…
Je m’en sers le matin pour beurrer mes tartines. Je suis allé ensuite dans un magasin d’articles de cuisine, ils ont refusé de rétro fitter mon couteau à beurre...Aucun sens commercial…
Plus sérieusement c’est là que tout le talent du doc va s’exprimer.
Réparer c’est bien, attention je n’ai pas dis que…Mais créer…n’est ce pas merveilleux d’avoir cette capacité d’observer, de mesurer, de quantifier les caractéristiques techniques, morphologiques et dynamiques d’un joueur pour ensuite lui créer son club ?
Si hein ?
Si !
Bon…
Comme le beurre de ma tartine, je me suis un peu étalé dans cet article et pourtant je n’ai pas encore l’impression d’avoir bien exprimé tout ce que renferme ce métier de Club Fitter et de club Maker.
Parce qu’il y a une chose que je ne pourrais jamais vous expliquer correctement c’est toute la passion qui anime le Doc quand il travaille avec vous…
C’est quelqu’un qui a les yeux qui sourient quand il vous explique comment une tête de club traverse une balle…
Et de nos jours, cela fait du bien de passer du temps avec une personne qui sait vous faire partager sa passion…

2 commentaires:

  1. "Par exemple, si à chaque fois que vous faites un coup de fer long sur le fairway, un paysan se tient derrière vous et met des graines là où se trouvait le divot, c’est que vous grattez beaucoup trop !
    "
    Celle-là, elle est excellente !!!!!
    Benohem

    RépondreSupprimer
  2. merci beaucoup cher fidèle :)
    j'espère que cet article t'a aussi eclairé sur ce qu'est le clubmaker ;)

    RépondreSupprimer